Habiter les bords de Marne à Mérignac : l’opération d’aménagement d’ensemble
Projet
Quelques "palabres" de riverains mis au pied du "mur"
QUELQUES « PALABRES » DE RIVERAINS MIS AU PIED DU « MUR »
Association Les re-sources de Foncastel
1. GOUVERNANCE
• Nous avons eu droit, comme l’exige la loi, à un cycle de trois réunions, dont l'annonce a été faite à la dernière minute, ce qui a entraîné une faible participation, et dont le contenu nous a plus inquiétés que rassurés. Cela nous conduit à nous interroger sur la réelle volonté de l’administration municipale d’écouter la voix des contribuables mérignacais et nous laisse dubitatifs quant à la volonté de faire largement participer les Mérignacais.
• Des réunions organisées pour satisfaire un cadre légal et non pour échanger réellement.
• Un manque de transparence, des informations parfois contradictoires, des attitudes ambiguës des organisateurs qui poussent à la vigilance.
• En dépit de ces 3 réunions de concertation, les participants ignorent toujours le niveau d’avancement du projet (en particulier d’éventuelles discussions avec des promoteurs).
• Dans quelle mesure nos expressions seront-elles retenues ? La mairie de Mérignac est-elle seule décisionnaire du devenir de notre commune ou les décisions ont-elles été arrêtées par Bordeaux Métropole ?
2. HABITAT et URBANISME
La typologie de l’habitat de notre quartier, exclusivement pavillonnaire, risque d’être profondément bouleversée par les constructions telles qu’elles nous ont été présentées lors de la troisième réunion de concertation (cf. le document intitulé « (Co)habiter le quartier – Le bon voisinage »). Nous estimons, en effet, que les objectifs de mixité sociale visés par le projet pourraient être atteints grâce à la construction d’habitations individuelles à caractère social qui ne défigureraient pas notre paysage urbain et s’intégreraient, sans difficultés, dans le tissu déjà existant. Le recours à un tel type d’habitat éviterait de créer, pour les habitants actuels, des troubles de jouissance qui déboucheront inéluctablement sur des contentieux retardant la réalisation des objectifs essentiels du projet.
En effet, des constructions à plusieurs étages dans des espaces restreints, et donc trop proches des habitations pavillonnaires, ne manqueront pas de provoquer la réaction de leurs habitants actuels subissant ainsi des nuisances en matière de confort de vie (diminution ou privation de l’ensoleillement, de l’intimité de vie privée dans les jardins) ainsi qu’une réduction drastique de la valeur de leurs biens immobiliers.
Enfin, on peut légitimement s’interroger sur les modifications du document d’urbanisme qui ont conduit à une très forte réduction du périmètre de protection des monuments historiques et sites protégés et qui risquent de faire courir à notre quartier un dommage comparable à celui subi par la vieille église Saint Vincent écrasée par la proximité de constructions de plusieurs étages qui l’ont défigurée. Telle qu’elle est, notre zone pavillonnaire est davantage en adéquation avec le respect de l’environnement de sites tels que la chartreuse de Foncastel ou le parc de Bourran que ne le seraient des immeubles de plus grande hauteur.
Les quelques éléments reçus laissent croire que le projet Marne-Soleil n’a qu’un seul objectif : la création massive de logements. Leur quantité semble primer sur un grand nombre d’autres critères, notamment la redynamisation d'un quartier auquel les habitants actuels sont attachés.
3. ENVIRONNEMENT, NATURE ET CADRE DE VIE
L’installation de Jardiland et de ses annexes, situés au sud de l’avenue de Foncastel, s’est accompagnée du rehaussement de plus d’1,5 m de la totalité du terrain sur plus d’un hectare. Ce rehaussement s’est effectué par des apports de toutes origines sans que n’aient été prévues des mesures destinées à canaliser les écoulements de ce terrain ainsi rehaussé vers les terrains privés situés désormais plus bas. Les conséquences immédiates ont été, pour certains, l’inondation régulière de caves (phénomène précédemment inconnu) à chaque épisode de pluie significatif et, pour d'autres, des fissures dans le bâti des maisons occasionnant de lourds frais de remise en état. La construction d’immeubles sur un tel terrain ne pourra qu’aggraver ce phénomène et provoquera, là aussi, des contentieux avec le voisinage.
Il doit être porté à la connaissance de toutes les personnes intéressées que le terrain avait été comblé dans les années 60 par des gravats et débris de construction, que tout projet de construction devra tenir compte du fait qu’il constitue une zone instable et enfin que s’il nous a été assuré, le 23 janvier 2016, que des études de terrain préalables seraient effectuées, il nous a été également indiqué que leur résultat ne serait pas rendu public. Créer des immeubles risque fort d’endommager les maisons se trouvant à proximité. Sachant que plusieurs propriétaires ont dû déjà réaliser de coûteux travaux de consolidation, qu’en sera t-il quand les opérations de terrassement commenceront ?
En matière de lutte contre les différentes formes de pollution (sonore, atmosphérique, aquatique) ou contre les risques à caractère environnemental, aucune information ne nous a été fournie lors de la réunion de concertation, du 23 janvier 2016 alors qu’il est tout à fait plausible de considérer que l’amplification de la circulation automobile, l’augmentation de la densité de l’habitat et la présence de nouvelles zones dédiées aux commerces de destination ne seront pas sans effet sur ceux-ci.
Enfin si l’objectif affiché du projet était de conserver des zones de verdure, la présentation du 23 Janvier 2016 montre leur totale absence et ce ne sont pas quelques murs ou brise-vue plus ou moins végétalisés qui vont changer ces nouveaux couloirs de béton.
4. DEPLACEMENT ET MOBILITÉ
La densification de l’habitat prévue dans le projet (1300 logements et 1600 voitures supplémentaires, chiffres fournis par la mairie) va intensifier un trafic déjà trop important. La circulation aux heures d’embauche et de débauche sur les avenues de Foncastel, de la Marne et la rue Alfred De Vigny est déjà saturée. Or, le calcul et les mesures réalisés par la Mairie ne représentent pas la réalité car ils ont été effectués en dehors des heures d’embauche et de débauche. De plus, la création de nouveaux commerces de destination ne pourra qu'aggraver cette situation. Cela rend d’autant plus inexplicable la réponse qui nous a été apportée lors de la réunion de concertation du 23 janvier 2016 au Lycée Marcel Dassault : les études de circulation des zones considérées comme limitrophes seraient exclues du champ d’étude du projet Marne Soleil alors qu’elles seront directement concernées et qu'il est précisément envisagé une augmentation du nombre des habitations.
À titre d'exemple, les problèmes de saturation que connaît l’avenue de Foncastel constituent déjà de graves nuisances (danger, bruit, pollution, etc.) pour les riverains d'une voie où la circulation est soit bloquée aux heures de pointe, soit rendue dangereuse, en dehors de ces heures, en raison du non-respect généralisé de la limitation de vitesse à 30km/h. Quant à la circulation sur la piste cyclable, son intensification risque de la rendre encore plus dangereuse côté sud en raison de sa mauvaise conception initiale (construite au ras des portails des propriétés qu’elle longe).
Enfin, la prolongation de la ligne de tram jusqu’à l’aéroport ne permettra pas aux contribuables mérignacais de limiter significativement l’usage de leurs voitures puisque les projets de modification du réseau des transports en commun ne répondront pas aux besoins de déplacements professionnels, ou privés, de banlieue à banlieue (par exemple vers les universités, Bordeaux Lac, etc.) mais viseront seulement les déplacements radiaux Bordeaux-banlieues.
En conséquence, ni les riverains actuels dont l’environnement va vraiment se dégrader, ni les futurs habitants ne bénéficieront d’un cadre de vie agréable.
5. DÉVELOPPEMENT ECONOMIE ET EMPLOI
Mérignac représente déjà l’un des principaux bassins d’emploi de la région, la zone Mérignac Soleil est l’une des plus importantes de France. Est-il vraiment nécessaire de l’accroître encore ?
Le document intitulé « Vivre le quartier dans la proximité – L’offre des services de proximité » indique que, dans le secteur Marne, seuls des commerces de destination seront implantés, commerces sans intérêt direct pour ses habitants. Si l’un des intérêts du projet Marne Soleil pouvait être la revitalisation de notre quartier (où abondent déjà banques et d’organismes de crédit), grâce à la création de commerces de proximité, il est regrettable que la seule zone prévue à cet effet soit concentrée au niveau de la station de tram des Quatre chemins, soit à environ 1 km de nos habitations.
Mérignac ressemble déjà de plus en plus à une ville dortoir sans réel centre-ville, ni vie indépendante. C'est par l’avenue de la Marne que les touristes passeront pour aller de l’aéroport à Bordeaux, ville inscrite au patrimoine de l’UNESCO. Or, un corridor bétonné représente t-il la meilleure image à donner de Mérignac, troisième ville d’Aquitaine ?
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