Desserte de la zone aéroportuaire de Mérignac
Projet
Mouvable contribution à la concertation "desserte zone aéroportu
Monsieur le Président,
Mouvable a déjà déposé une contribution à la concertation sur la desserte du secteur aéroportuaire dont les déplacements urbains majoritaires concernent des déplacements tangentiels, avec une surreprésentation des déplacements domicile-travail. Il nous semble important de revenir sur la bonne organisation des correspondances dans le secteur de l’aéroport compte tenu des évolutions législatives récentes (Loi NOTRe, Loi Macron).
Le secteur aéroportuaire se singularise par deux enjeux majeurs pour la métropole bordelaise, plus globalement pour la région ALPC. Il constitue la principale zone industrielle de l’agglomération comme de la nouvelle grande région, regroupant environ 40 000 emplois. Ce secteur s’est structuré autour du principal aéroport international du Sud-Ouest. L’aéroport (hub aérien) constitue l’une des deux portes d’accès de ce territoire avec la gare Bordeaux Saint-Jean (hub ferroviaire).
Actuellement et depuis les années 2000, l’aéroport de Bordeaux connait une croissance significative de sa fréquentation. Le cap du 5 millionième passager enregistré en 2015 témoigne de cette tendance. L’impact de la LGV Paris-Bordeaux attendu dès 2017, surtout à partir de 2018, sera peut être que limité, tant la croissance est davantage issue de la croissance des lignes nationales (hors Paris) et internationale (lignes en majorité low cost). Il me semble important que les projets actuels puissent anticiper cette croissance du trafic aérien et en conséquence anticiper des espaces plus larges pour un public toujours plus nombreux, afin de ne pas être confronté aux difficultés de largeur des arrêts du tramway situés devant la gare Saint-Jean. Le développement des liaisons low cost à partir de Bordeaux conforte son attractivité et élargit son hinterland. Ce qui a pour conséquence d’accroitre le trafic essentiellement routier de et vers l’aéroport.
Bordeaux Métropole a délibéré le 22 janvier dernier sur une nouvelle stratégie métropolitaine des mobilités. Il est notamment mis en avant une liaison en tramway à partir des quatre chemins (ligne A) et l’aéroport et la nécessité d’une étude prospective sur la création d'une grande liaison BHNS extra-rocade. La liaison vers la gare de Pessac-Alouette et la gare Saint-Jean constitue le premier maillon de cette grande liaison BHNS extra-rocade.
Parallèlement Aéroport de Bordeaux-Mérignac étudie un nouvel aménagement des abords des trois aérogares et une amélioration des circulations routières, la réalisation emblématique sera la création d’une esplanade et l’éloignement du flux automobile. A moyen terme, le développement de la zone tertiaire 45e Parallèle est programmé.
Ainsi synthétiquement, avec un temps de transport contrôlé et garanti, il y a le besoin d’accéder au hub ferroviaire pour développer les interactions entre l’aéroport et son hinterland et la nécessité de proposer des alternatives crédibles à l’usage de la voiture, principalement sur le segment des déplacements domicile-travail. Pour ce dernier point, l’étude sur l’interconnexion des réseaux de transport, pilotée par Mouvable a mis en évidence ces besoins locaux et les quantifient.
Au-delà du développement de ces deux liaisons (tramway et liaison extra rocade), le positionnement d’un point de correspondance à la conjonction de ces deux axes se pose inévitablement. Bien qu’il soit naturellement identifié à proximité de l’aéroport, dans la perspective d’un prolongement notamment vers le nord de la liaison extra rocade, le positionnement de cet arrêt stratégique mérite une réflexion d’ensemble malgré les différents phasages des projets. A cet effet, 2 ou 3 schémas d’organisation peuvent être esquissés :
• Toutes les correspondances se font devant le Hall B.
L’aéroport est extrêmement bien desservi, mais les usagers dont l’aéroport n’est pas la destination voient leur temps de parcours allongé par un tel passage. Cette situation semble adaptée aux lignes dédiées « aéroport » mais peu aux lignes fléchée « domicile-travail ».
• Plusieurs correspondances au niveau de la route du Cap Ferret, entre le tram et le bus vers le secteur hôtelier, etc… Le risque est de devoir créer une navette entre ces arrêts. Elle présente une perte de lisibilité et un coût de gestion élevé
• Prévoir le corridor bus par la rue située entre les parkings P1-P2 et le pôle tertiaire 45e parallèle. en passant devant le P4, puis traversant la plateforme au droit du 45e Parallèle en y marquant un arrêt (pôle d’échange tram/BHNS/bus et car) et poursuivant sur le boulevard technologique via l’aviation civile. L’éloignement relatif du pôle d’échange des aérogares (200m) peut être atténué par une valorisation de ce cheminement, les aéroports de Lyon et Strasbourg ont mis en place ce modèle. L’aéroport de Nice projette de se développer également sous cette forme.
Ouvrir la réflexion de la desserte de l’aéroport par les transports interurbains semble être une opportunité incontournable avec le transfert des compétences départementales sur les transports à la Région et l’ouverture du transport par car longue distance (loi Macron). L’exemple de la desserte des stations alpines de l’aéroport de Lyon peut il servir de base pour la desserte des plages océanes et des principaux sites touristiques majeurs (Bassin d’Arcachon, Lacanau, Pauillac, Saint Emilion, Lascaux…) de la région, la prise en compte de plusieurs quais dédiés à l’interurbain semble à envisager sérieusement en complément de la demande du développement du tourisme de groupe, notamment le tourisme fluvial.
Depuis ce pôle transport constitué à proximité de l’aéroport, l’axe structurant routier permettra d’y faire circuler ces différentes lignes (urbaines, interurbaines, régulières comme saisonnières) et également des navettes d’entreprises, navettes parc des expositions, navette événementielle ou encore des taxis sur tout ou partie de l’itinéraire extra rocade. Cet avantage du mode routier offrira aux passagers un temps de parcours garanti, condition fondamentale, incontournable, de la réussite de la desserte de l’aéroport et de sa zone d’emploi escomptant un report modale de la voiture individuelle vers les transports publics. Ce report même minime contribuera à limiter la congestion routière dans le secteur aéroportuaire et ses abords, en particulier sur la rocade et le giratoire d’accès à l’aéroport.
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