Déclassement ancien barreau rue Schweitzer
Projet
Dans le dossier d’enquête
Dans le dossier d’enquête publique, la lecture du plan masse est un peu difficile, le plan ne correspondant pas à un état précis existant mais étant la représentation graphique d’une situation « entre deux » situations: quoique représentés et indiqués comme appartenant à Aquitanis, les parkings sur parcelles PX 14 et 146 sont enfermés derrière une clôture opaque de chantier, intégrés dans une opération immobilière nouvelle, à peine évoquée dans la notice. L’absence d’information quant à cette opération est ici gênante puisque intimement liée au projet. Par ailleurs, l’ancien immeuble de logements de fonction liés à l’école communale Schweitzer, désaffecté et squatté (parcelle PX 5, non citée dans les propriétés communales) n’est pas représenté alors qu’il est encore existant et devrait au moins être amorcé sur le plan masse. Rien n’est dit, ni connu du devenir du terrain d’assiette de ce bâtiment et de ses abords immédiats, actuels parkings sauvages, jouxtant à la fois des immeubles de logements, un bâtiment scolaire (provisoirement ? devenu ateliers d’artistes et salle de prière) et le parc du Grand Parc (rue Schweitzer modifiée). La vision d’ensemble du contexte du projet est donc manquante, ce qui empêche une bonne compréhension et réflexion.
Il est plusieurs fois fait référence au projet de renouvellement urbain ( P.R.U.) du Grand Parc dans l’actuel projet mis à enquête publique. Or aucun projet de ce type, impliquant un strict respect de procédures longues et contraignantes, mais aussi destinées à garantir la réalisation d’un projet urbain de qualité, durable, n’a jamais été donné en information à la population, et ne peut être trouvé dans le site internet de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (A.N.R.U.) : https://www.anru.fr/programmes/carte?typologie=All®ion=181&departement=603&commune=606
Un projet de ce type aurait impliqué depuis des années un lien continu et étroit, concret, entre l’A.N.R.U., les collectivités et organismes et professionnels impliquées, l’ensemble des intervenants publics et privés concernés, dont bailleurs sociaux, C.A.F., acteurs sociaux locaux, syndics de propriété, associations de locataires, de commerçants… Les financements correspondants de l’Etat auraient accompagné, aidé à réaliser l’important projet. Malgré plusieurs intéressantes études analytiques et prospectives réalisées par In cité depuis la fin du XXème siècle, aucun projet global fin et abouti concernant le Grand Parc ne semble avoir été étudié, élaboré permettant ensuite sa réalisation par tranches cohérentes, selon besoins, urgences et possibilités.
Le seul projet connu, existant, diffusé, se résume au « plan guide » indiqué validé en mars 2014 et auquel il est fait référence dans la notice. Poétique et coloré mais ne donnant aucun cadre structuré réel, en outre nettement modifié dans les réalisations faites (ex : moins de tracés orthogonaux dans la tranche 1 du jardin que sur le plan, modification de l’esprit du projet), ce plan guide -un seul plan sommaire- se révèle (à son corps défendant ?) représenter une base bien faible face aux enjeux existant dans ce vaste quartier de Bordeaux. Par suite, ce ne sont depuis de nombreuses années, hors jardins, qu’opérations immobilières et paysagères au coup par coup, entrainant dysfonctionnements et prévisibles insatisfactions.
Les décideurs actuels n’ont cependant pas le choix. Ils ne peuvent que reprendre telle que, sur ces bases, l’opération « globale » entreprise sur le quartier, avec les désagréments, difficultés, hésitations, approximations, erreurs et, au final, surcoûts impliqués faute de préparation correcte et adaptée en amont. Ils peuvent toutefois maintenant encore améliorer son approche lors de chaque intervention, « recoller les wagons » et surtout ne pas se fermer les yeux sur divers points et sujets d’inquiétude à prendre en compte pour éviter au mieux les problèmes, dans une volonté de durabilité des réalisations.
La présente opération de déclassement semble viser plusieurs objectifs :
-par la voie nouvelle déjà réalisée, et la suppression du barreau semble t-il devenu inutile, meilleure cohérence et meilleur maillage de la voirie.
- séparation mieux marquée entre la clinique Bordeaux Nord, ses circulations automobiles liées et les immeubles de logements.
-en lien avec le point précédent, circulation de véhicules et parkings différenciés, meilleure sécurité pour résidents et piétons.
-adaptation mais aussi amélioration fonctionnelle et de l’aspect de la rue Jean Artus.
-meilleure approche et découverte du parc du Grand Parc, en venant des boulevards, via la rue Jean Artus.
La modification de voirie semble donc pertinente, impliquant le déclassement de la partie mise en jaune clair sur le plan masse. Il semble par contre prudent et raisonnable de ne pas prévoir actuellement le déclassement de la section colorée en orange. Cela laissera une marge de manœuvre bien nécessaire aux hommes de l’art pour repenser ce désagréable et inconfortable fond de rue J. Artus.
En effet, si la voie Jean Artus permet depuis très longtemps la pénétration directe dans le parc principal central du Grand Parc, l’extrémité de la rue s’arrête en impasse au niveau de la résidence Mozart et du gymnase. Déjà ouvert à la vue depuis le boulevard, permettant de percevoir le parc, le passage devient ensuite impossible aux voitures et c’est une très bonne chose. Vélos et deux roues motorisés peuvent passer, et ne s’en sont jamais privés. Mais aidés par le proche contexte sanitaire puis attirés par les longues et larges allées droites récemment réalisées, conducteurs de motos, scooters et quads dégradent désormais les espaces verts coûteux à peine réalisés. Ils portent une atteinte supplémentaire à la qualité de vie des riverains. Ils accentuent la mauvaise image persistante du quartier et représentent un danger certain d’accidents. Cette situation est en nette contradiction avec l’objectif de « déplacements doux » et de « renforcement de l’attractivité des équipements publics autour d’espaces publics majeurs » voulus par la mairie de Bordeaux et développée dans la notice.
Quoique à améliorer, il ne faudrait donc pas que la continuité visuelle de la rue Jean Artus soit traitée comme la large allée récente qui, du tournant Nord de la rue Louis Gendreau, vient à la rejoindre la rue Jean Artus. Un autre traitement paysager est à concevoir par les architectes paysagistes, rétrécissant le passage. C’ est indispensable, sauf à accepter les rodéos ! Pure vision de l’esprit, une nouvelle pénétrante largement ouverte des boulevards jusqu’au cœur du parc serait de ce fait non seulement peu utile mais encore très malvenue, accentuant les risques connus de tous. Les bancs béton récemment posés en travers d’allées, qui viennent empêcher le passage des véhicules mais aussi casser les perspectives visuelles ne me semblent pas représenter une solution satisfaisante, ils pointent du doigt les erreurs.
Or la rue Jean Artus et la parcelle PX 4 (propriété de Incité, Métropole territoires), inévitablement liée au projet de requalification de ce secteur précis, ainsi que leurs abords immédiats forment un désagréable cul de sac – parking à faire évoluer. D’ usages multiples, cette impasse dessert plusieurs bâtiments à usages divers qui ont en outre beaucoup évolué depuis les années 70 (construction du Mozart) et sont encore destinées à évoluer (comment ?) dans un futur proche : bureaux d’Aquitanis surmontés d’un immeuble de logements, rés. Mozart , dont logements et bureaux, cabinets médicaux, autres locaux , gymnase, actuels ateliers d’artistes, salle de prière, école primaire… Certains de ces lieux reçoivent du public, parfois en nombre important et venant de loin, donc en voiture (ateliers d’artistes, salle de prière). Ce croisement d’usages sur terrain public, ce nœud de circulations est d’une surface très limitée mais il est délicat, complexe. Il faut éviter le stationnement sauvage et les conflits d’usage, ainsi qu’améliorer l’aspect de ce secteur, y compris si possible celui de l’accès, privé, de la résidence Mozart, et le secteur de la chaufferie collective, d’une actuelle grande pauvreté esthétique. Cela ne pourra que revaloriser le « Mozart » lui-même.
L’étude n’est pas simple, elle exige compétences, temps et réflexion, intervention indispensable des urbanistes et architectes paysagers D.P.L.G. en lien avec les groupes humains et structures concernés.
Enfin, outre sa requalification d’ensemble, la partie existante de la rue Jean Artus sera quant à elle sans doute à revoir de manière à éviter le goulot d’étranglement qui, du fait des voitures garées, se forme à son entrée vers le boulevard.
Situé dans le secteur central Bordeaux Unesco - port de la lune et aussi officiellement retenu au titre du patrimoine XXème siècle par le Ministère de la Culture, les projets touchant le droit du sol doivent être soumis à l’avis des commissions correspondantes et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.).
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