Plan de prévention du bruit dans l’environnement Métropolitain
Projet
Sur le plan professionnel, je
Sur le plan professionnel, je suis docteur en médecine, expert médicolégal près le tribunal de grande instance de Bordeaux. Ma spécialité m’a amené à faire des expertises concernant les répercussions physiques et mentales d’environnements rendus hostiles par l’industrie humaine.
J’habite Bordeaux Métropole, dans la ville d’Eysines, situé sur le couloir aérien de l’aéroport intra urbain de Bordeaux Mérignac. J’ai observé, ainsi que mes proches, que la densification rapide allant crescendo du passage des avions tant au décollage qu’à l’atterrissage durant l’été 2019 compromettait gravement la vie à Eysines. A certains moments de la journée et du mois, nous obtenons un passage aérien toutes les trois à dix minutes de façon quasi continue. Nous avons les passages d’avions au milieu de la nuit (aujourd’hui 20 septembre 2019 nous avons eu un passage vers quatre heures/4h30 du matin, suivi peu après par un autre passage suffisamment bas pour éveiller définitivement le quartier).
Jusqu’à présent, j’étais persuadé que la loi interdisait de tels passages nocturnes car, la santé de chacun passe par un sommeil de qualité.
Le service contentieux de l’aéroport semble se baser sur des données théoriques lissées sur l’année, par habitant et de ce fait totalement inadaptées au vécu quotidien des résidents concernés. Il n’a pas pris la mesure du grave préjudice sanitaire à court, moyen et long terme qu’il crée et ses réponses restent floues en évoquant « des lois européennes » et en jouant sur les mots de nuisances et de gênes.
L’aéroport de Bordeaux Mérignac est un aéroport de proximité du fait de sa situation intramuros et ne peut pas devenir une plate-forme internationale de grande capacité sans nuire gravement à toute la métropole.
Trois solutions s’offrent à cette entreprise, soit le rachat du bâti existant au prix moyen de Bordeaux Métropole sur tout l’ensemble des couloirs aériens fréquentés, soit une limitation stricte du trafic en rapport avec la loi et la sécurité sanitaire de chacun, muselant les appétits expansionnistes sans contrepartie du gestionnaire du site, soit la construction d’un nouvel aéroport à vocation internationale dans un environnement plus adapté.
Nous soupçonnons une politique tarifaire qui serait très attractive afin d’inciter les compagnies aériennes à être hébergées sur le site de Mérignac. Cette politique tarifaire incitative entretiendrait un va-et-vient d’avions (vides ou pleins) pour des motifs de simple maintenance ne correspondant pas à la vocation d’un aéroport intra urbain.
Nous dénonçons l’acceptation de politiques tarifaires agressives par les compagnies aériennes hébergées à Mérignac. Par exemple, la compagnie VOLOTEA propose en septembre 100 000 sièges au départ de Bordeaux et à destination de villes européennes pour neuf euros. Cette politique de prix s’est étendue du mois de juillet au mois de septembre 2019, polluant sur le plan sonore et toxique l’été des résidents des zones des différents couloirs aériens. Les voyages étaient alors proposés entre 9 et 19 €. Il serait bon que la direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes étudie le dossier afin de déterminer si de telles offres pourraient être assimilées à des ventes à perte*. En pièces jointes, vous trouverez des textes publicitaires de type « l’été n’est pas encore fini. Envolez-vous à partir de neuf euros et profitez-en ! ».
Est-il sanitairement et médicalement tolérable de mettre en danger la santé physique et mentale du plus grand nombre, dont des enfants et des personnes fragiles ne pouvant ouvrir leurs fenêtres l’été du fait du bruit et souhaitant profiter tout au long de l’année de leur maison et de leur jardin, pour qu’un petit nombre d’individus soit encouragé par des prix cassés à prendre l’avion aussi souvent que l’autobus, pour des raisons de « loisir discount » ou de simple caprice de week-end ? Il s’agit sur le plan médico-légal d’une mise en danger la vie d’autrui de façon directe et certaine.
A l’heure où l’on demande de façon impérieuse à la population française et, de façon plus large, à la population européenne, de se montrer écologiquement responsable, à l’heure où les plus jeunes « marchent pour la planète », à l’heure où l’on souligne l’urgence de palier à la fonte des glaciers et au changement climatique périlleux pour la survie de notre écosystème, nous constatons que l’aéroport de Mérignac encourage de façon inacceptable, pour raisons de bénéfices à très court terme, un trafic aérien suicidaire hautement polluant et dangereux pour les riverains.
Nous demandons à ce que l’impact écologique global soit évalué par billet d’avion au départ de Bordeaux et par destination desservie en tenant compte de la durée de séjour. Cet impact écologique communiqué à chaque voyageur devra tenir compte de l’émission de gaz à effet de serre et cherchera à évaluer l’impact sanitaire sonore, respiratoire et cancérigène de chaque vol pour les riverains et au-delà pour la planète. « Fumer tue », pour les fumeurs, deviendrait « Voyager en avion tue la planète » pour les voyageurs aériens.
Nous demandons à ce que la loi « pollueur-payeur » soit appliquée aux gestionnaires de l’aéroport de Mérignac avec une indemnisation conséquente d’une population estimée à plus de 100 000 habitants et un remboursement à la CPAM des frais médicaux attribuables à ces nuisances aériennes.
Nous demandons à ce qu’une enquête épidémiologique indépendante, aux frais de l’aéroport de Mérignac et des organismes d’État impliqués, soit diligentée le plus rapidement possible.
Nous demandons à ce que les décideurs élus et les habitants des zones survolées aient un regard et un droit de veto sur tous les contrats passés avec les acteurs aéronautiques pouvant causer un risque sanitaire majeur.
Nous ne comprenons pas que le trafic aérien assure prioritairement des déplacements qui pourraient être assurés par le réseau TGV désormais opérationnel au départ de Bordeaux. Des actes responsables forts, incitatifs et informatifs, pour l’usager potentiel du rail devraient être étudiés.
Les conséquences sanitaires objectives de l’expansion irréfléchie des survols aériens observés, tant chez les adultes que chez les enfants sont les suivantes :
– Trouble du sommeil.
– Fatigue diurne.
– Agressivité.
– Troubles anxieux.
– Troubles de l’attention, de concentration et de mémorisation.
– Trouble dépressif.
– Troubles de l’audition (hypoacousie).
– Maux de tête récurrents (céphalées).
A ceci s’ajoutent des troubles sanitaires liés à l’exposition aux rejets de combustion des carburants de type kérozène ; ils nécessiteraient une expertise médicale pneumologique, cancérologique et environnementale spécialisée.
Ces nuisances rentrent dans le cadre d’un dommage corporel objectif avec mise en danger de la vie d’autrui.
Eysines et les communes avoisinantes sont devenues des communes sanitairement sinistrées par l’intensification irraisonnée des survols aériens. Il est à signaler que des groupes scolaires au nombre de 47 et des établissements de soins sont survolés avec des conséquences certaines pour leur santé : la vie de nos enfants a-t-elle moins d’importance que des « vols loisirs » à prix discount ? le gestionnaire de l’aéroport de Bordeaux Mérignac, par ses actes, réponds manifestement « oui ».
Des actions règlementaires méritent d’être menées dans un but curatif et préventif sur le plan santé.
Dans l’attente d’une action concertée avec 'aehdcna33@gmail.com' (Association Eysino- Haillanaise de Défense Contre les Nuisances de l’Aéroport 4 Rue des Pavots 33185 Le Haillan) et les riverains concernés, nous attendons une position claire de votre part.
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