Extension du tramway vers Saint-Médard-en-Jalles, Le Haillan, Eysines et le Taillan-Médoc : concertation
Projet
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L’intérêt général foulé aux pieds
Une fois encore, ce qu’il faut bien appeler de basses logiques politiciennes l’emporteraient sur l’intérêt général si ce projet qui n’a de justification qu’électoraliste devait être réalisé.
Au lieu de rechercher l’intérêt général des populations desservies, c’est leur intérêt égoïste à courte vue qui est flatté et encouragé.
La propagande et la mobilisation des masses tiennent lieu de fondement de la décision, et non plus la raison et la recherche du bien commun. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
En présentant ce projet, BORDEAUX METROPOLE foulent aux pieds deux études dont elle dispose, qu’elle aurait alors faites financer à fonds perdus par les contribuables bordelais :
LE SDODM et ses préconisations
Le SDODM (Schéma Directeur des Déplacements Communautaires) définit les caractéristiques des tracés qui devront être retenues à l’avenir, et des modes de transports pour qu’ils soient adaptés aux trafics attendus.
- Il indique que le recours au tramway se justifie pour des trafics supérieurs à 2500 voyageurs à l’heure de pointe. Or les trafics attendus, quelles que soient les variantes de tracé, sont de l’ordre de 5000 voyageurs/jour, soit de 500 voyageur à l’heure de pointe, cinq fois inférieurs à la préconisation du SDODM.
- Par ailleurs, confronté à l’efficacité toute relative des dessertes en cloche et en point d’interrogation des centres de PESSAC et de MERIGNAC, le bus restant plus performant et plus rapide pour la desserte du centre de Bordeaux, le principe a été posé de ne pas reproduire les erreurs du passé et que les tracés à venir devront être directs. C’est exactement l’inverse que l’on nous propose aujourd’hui.
L’étude SYSTRA de septembre 2013
Cette étude très récente (2013) et toute d’actualité conclut à l’absence de justification du tramway pour desservir Saint-Médard sur le tracé le plus direct, le plus court, le plus rapide et le plus utile puisqu’il dessert au passage le pole de population très important de CAUDERAN, une ville de 40000 habitants :
« La valeur obtenue sur le tronçon le plus chargé (1350) dans le cas d’une simulation en mode tramway, est faible et ne justifie pas ce mode….Le mode de transport en commun préconisé est donc un bus à haut niveau de service. »
Si le tramway ne se justifie pour le trajet direct, comment pourrait-il se justifier dans le cas des variantes proposées beaucoup moins performantes, parcourant des secteurs quasiment déserts ?
Un projet de tramway qui vient en concurrence avec le trambus
On pourra faire dire ce que l’on veut aux chiffres. Mais la desserte de Saint Médard-centre à la fois par le tramway et le trambus va répartir entre les deux modes une clientèle que le trambus peut parfaitement absorber.
Trois fois plus fréquent, toutes les 5mn au lieu de 15mn aux heures de pointe et quasiment aussi rapide si on prend en compte les temps d’attente (2,5mn en moyenne pour le trambus et 7,5 mn en moyenne pour le tramway), le trambus offre un service équivalent et pourra parfaitement répondre aux trafics attendus, rendant parfaitement INUTILE toute desserte de Saint-Médard par le tramway.
Ce projet INUTILE de desserte en tramway paraît d’autant plus inconvenant qu’il méconnaît la priorité de la desserte du secteur d’ISSAC, qu’il repoussera aux calendes grecques, alors même que les trafics actuels et prévus sont bien supérieurs à ceux de la desserte de Saint-Aubin pourtant retenue. La Cour des comptes a, concernant les lignes à grande vitesse, parfaitement repéré l’effet d’éviction qui résulte de ces projets voraces en fonds publics.
La politique de déplacements poursuivie a démontré toute son inefficacité
Bordeaux aura bientôt dépensé la somme de 2, 2 milliards d’euros avec la réalisation des 3 premières phases du tramway. Et pourtant, elle se partage avec Marseille le podium des villes de province les plus embouteillées de France.
- Des élus responsables et coupables
Lorsqu’ils ont décidé en 2006 la troisième phase du tramway et de mobiliser pour elle 500 millions d’euros qui sont devenus en cours de route 1,2 milliards, les élus disposaient d’études très claires, de serpents de charges qui établissaient que le trafic attendu des prolongements de lignes prévus serait très faible, et qu’en conséquence, l’effet sur la congestion le serait aussi. Avertis de ces effets limités, ils sont aujourd’hui « responsables et coupables » de l’état de congestion croissant que subissent les Bordelais.
- L’immobilisme a tenu lieu de politique
L’arbre a caché la forêt. La mobilisation des fonds publics pour le tramway a tenu lieu de politique comme vient de le souligner la Chambre Régionale des Comptes.
Pour preuve, BORDEAUX METROPOLE n’a pas hésité tout dernièrement à se flatter d’avoir découvert l’eau chaude et qu'elle allait en tirer toutes les conséquences. A savoir que, pour être efficace, il y a lieu d’avoir une politique globale, intégrant tous les modes de déplacements, politique qui est partout mise en œuvre ailleurs et depuis des dizaines d’année avec succès.
Pour autant, entre ce discours et les actes qu’elle pose, BORDEAUX METROPOLE démontre encore toute la distance qu’il existe entre ces deux pôles. En persévérant dans ses projets de tramway, elle démontre tout à la fois son incapacité à appréhender le réel et sa schizophrénie.
En matière de mobilité,
c’est la parfaite démonstration de son immobilisme.
Denis TEISSEIRE
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