Habiter les bords de Marne à Mérignac : l’opération d’aménagement d’ensemble
Projet
Inquiétudes légitimes face au vaste projet Marne-Soleil trop ent
{{Gouvernance
}}
Les réunions de concertation se sont déroulées dans des conditions qui ne favorisaient pas la participation d’un nombre important de riverains concernés par le projet : trop faible délai entre réception de l’information et date de réunion (une fois 3 jours, une fois 4 jours), confidentialité du moyen d’information choisi (simple insert dans le bulletin municipal plutôt que distribution d’un avis clair et ciblé dans les boîtes aux lettres, actualisation tardive du site internet de la mairie).
Nous avons eu droit, comme l’exige la loi, à un cycle de trois réunions, qui nous ont plus inquiétés que rassurés et qui nous ont conduits à nous interroger sur la réelle volonté de l’administration municipale d’écouter la voix des contribuables mérignacais. En effet, ces réunions n’ont eu de concertation que le nom puisqu’elles ont eu pour résultat de lâcher au compte-gouttes des informations déjà manifestement connues, dès le début, par les organisateurs :
- La première réunion et son fameux « arbre à palabres », le 7 novembre 2015, a fait découvrir à un faible nombre de participants (cf. problème d’information cité supra) un vaste projet sur lequel nous n’avons reçu que très peu d’informations concrètes, voire des informations contradictoires ;
- La deuxième réunion, le 5 décembre 2015, s’est réduite à un « safari photos » ne présentant qu’un intérêt fort marginal ;
- Il a fallu attendre la troisième réunion du 23 janvier 2016 pour être mis devant le fait accompli puisque, pour la première fois, on nous a présenté des plans démontrant que le projet était en réalité bien plus avancé que cela n’avait été initialement affirmé. Par ailleurs, il nous est apparu difficile de faire la part des choses entre ce qui relevait de la volonté de l’équipe municipale de Mérignac et ce qui résultait de l’application d’un PLUI décidé par Bordeaux Métropole. Au résultat, nombre de nos questions sont restées sans réponses, ce qui n’a pu qu’accroître nos inquiétudes.
{{Habitat et urbanisme
}}
La typologie de l’habitat de notre quartier, exclusivement pavillonnaire, risque d’être profondément bouleversée par les constructions telles qu’elles nous ont été présentées lors de la troisième réunion de concertation (cf le document intitulé « (Co)habiter le quartier – Le bon voisinage »). Nous estimons, en effet, que les objectifs de mixité sociale visés par le projet pourraient être atteints grâce à la construction d’habitations individuelles à caractère social qui ne défigureraient pas notre paysage urbain et s’intègreraient, sans difficultés, dans le tissu déjà existant. Le recours à un tel type d’habitat éviterait de créer, pour les habitants actuels, des troubles de jouissance qui déboucheront inéluctablement sur des contentieux retardant la réalisation des objectifs essentiels du projet.
En effet, des constructions à plusieurs étages dans des espaces restreints, et donc trop proches des habitations pavillonnaires, ne manqueraient pas de provoquer la réaction de leurs habitants actuels subissant ainsi des nuisances en matière de confort de vie (diminution ou privation de l’ensoleillement, de l’intimité de vie privée dans les jardins) ainsi qu’une réduction drastique de la valeur de leurs biens immobiliers.
Enfin, on peut légitimement s’interroger sur les modifications du document d’urbanisme qui ont conduit à une très forte réduction du périmètre de protection des monuments historiques et sites protégés et qui risquent de faire courir à notre quartier un dommage comparable à celui subi par la vieille église Saint Vincent écrasée par la proximité de constructions de plusieurs étages qui l’ont défigurée. Telle qu’elle est, notre zone pavillonnaire est davantage en adéquation avec le respect de l’environnement de sites tels que la chartreuse de Foncastel ou le parc de Bourran que ne le seraient des immeubles de plus grande hauteur.
{{Environnement, nature et cadre de vie
}}
Un des objectifs affichés dans le projet était de conserver de réelles zones de verdure dans le quartier alors que ce qui nous a été présenté, lors de la troisième réunion de concertation, se limite à la création de quelques brise-vue plus ou moins végétalisés. L’objectif initial de la jardinerie Jardiland répondait bien à cet objectif puisqu’une partie du terrain acquis (celle en lisière de l’avenue de Foncastel) avait été annoncée comme destinée à la réalisation d’une grande pépinière attenante à l’espace de vente, mais qui n’a jamais été réalisée.
Nous estimons utile de rappeler toutefois que l’installation de ce commerce et de ses annexes situés au sud de l’avenue de Foncastel s’est accompagnée du rehaussement de plus d’1,5 m de la totalité du terrain sur plus d’un hectare. Ce rehaussement s’est effectué par des apports de toutes origines sans que n’aient été prévues des mesures destinées à canaliser les écoulements de ce terrain ainsi rehaussé vers les terrains privés situés désormais plus bas. Les conséquences immédiates ont été, pour nous, l’inondation régulière de notre cave (phénomène précédemment inconnu) à chaque épisode de pluie significatif et, pour trois de nos proches voisins, des fissures dans le bâti des maisons occasionnant de lourds frais de remise en état. La construction d’immeubles sur un tel terrain ne pourra qu’aggraver ce phénomène et provoquera, là aussi, des contentieux avec le voisinage.
Il doit être porté à la connaissance de toutes les personnes intéressées que le terrain avait été comblé dans les années 60 par des gravats et débris de construction, que tout projet de construction devra tenir compte du fait qu’il constitue une zone instable et enfin que s’il nous a été assuré, le 23 janvier 2016, que des études de terrain préalables seraient effectuées, il nous a été également indiqué que leur résultat ne serait pas rendu public.
En matière de lutte contre les différentes formes de pollution (sonore, atmosphérique, aquatique) ou contre les risques à caractère environnemental, aucune information ne nous a été fournie lors de la réunion de concertation, du 23 janvier 2016 alors qu’il est tout à fait plausible de considérer que l’amplification de la circulation automobile, l’augmentation de la densité de l’habitat et la présence de nouvelles zones dédiées aux commerces de destination ne seront pas sans effet sur ceux-ci.
{{Déplacement et mobilité}}
La densification de l’habitat, prévue dans le projet Marne Soleil, aura pour conséquence d’aggraver la situation actuelle de l’avenue de Foncastel, à savoir :
- Une circulation déjà complètement bloquée pendant 2 heures le matin et 2h30 le soir, empêchant d’une part les riverains d’entrer chez eux et d’en sortir, et d’autre part les autobus de la Liane 11 de s’y croiser. Cette situation trouve son origine dans l’effet report de la circulation de transit de l’avenue de la Marne, en raison du fréquent blocage des feux à chaque passage des trams venant de l’avenue Mendès-France ou s’y engageant. La densification de l’habitat du quartier et l’augmentation de la fréquence de passage des trams, prévue après réalisation du prolongement vers l’aéroport, ne pourront qu’aggraver cet état de faits ;
- Une circulation dangereuse sur la voirie principale pendant les autres heures en raison du non-respect généralisé de la limitation de vitesse à 30km/h ;
- Une intensification, sur la piste cyclable, d’une circulation des deux roues déjà rendue dangereuse côté sud par la mauvaise conception de cette piste installée au ras des portails des propriétés qu’elle longe.
Cette situation rend d’autant plus inexplicable la réponse qui nous a été apportée lors de la réunion de concertation du 23 janvier 2016 au Lycée Marcel Dassault : les problèmes de trafic routier des zones considérées comme limitrophes seraient exclus du champ d’étude du projet Marne Soleil alors qu’il est précisément envisagé une augmentation du nombre des habitations de l’avenue de Foncastel et que les problèmes de saturation constituent déjà de graves nuisances (danger, bruit, pollution, etc.) pour les riverains de cette voie.
Enfin, la prolongation de la ligne de tram jusqu’à l’aéroport ne permettra pas aux contribuables mérignacais de limiter significativement l’usage de leurs voitures puisque les projets de modification du réseau des transports en commun ne répondront pas aux besoins de déplacements professionnels, ou privés, de banlieue à banlieue (par exemple vers les universités, Bordeaux Lac, etc.) mais viseront seulement les déplacements radiaux Bordeaux-banlieues.
{{Développement économique et emploi
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Si l’un des intérêts du projet Marne Soleil pouvait être la revitalisation de notre quartier par la création de commerces de proximité, il est regrettable que la seule zone prévue à cet effet soit concentrée au niveau de la station de tram des Quatre chemins (cf. le document intitulé « Vivre le quartier dans la proximité – L’offre des services de proximité »), soit à environ 1 km de nos habitations. Cette distance nous dissuadera d’y effectuer nos courses à pied, en raison du poids que représentent des paniers de courses chargés si bien que, soit nous nous rendrons dans ces commerces en voiture, soit nous conserverons l’habitude actuelle d’aller, en voiture, vers des quartiers dont l’offre commerciale est variée et attractive (ex. Capeyron, Arlac, etc.)
En revanche, les zones destinées à l’activité commerciale situées à proximité immédiate de notre quartier pavillonnaire (cf. le document intitulé « Vivre le quartier dans la proximité – L’offre des services de proximité »), seront consacrées à des commerces de destination, commerces sans intérêt direct pour ses habitants et qui attireront en revanche, et principalement, une clientèle venue d’autres quartiers ou d’autres communes dont les véhicules contribueront à engorger plus encore la circulation locale déjà si problématique.
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