Onzième modification du PLUi 3.1 : enquête publique
Projet
La parcelle située au 15, rue
La parcelle située au 15, rue Lamartine à Ambarès et Lagrave initialement classée jusqu’en 2016 en EBC (Espace Boisé à Conserver) avec un bassin en eau s’est retrouvée classée en quelques années en zone constructible suite à une modification du PLU. Ce terrain est actuellement parsemé de grands arbres dont certains sont centenaires avec une végétation (fleurs, orchidées sauvages protégées) et une faune (insectes butineurs, nidification des oiseaux, petits mammifères) qui se sont développées durant des années garantissant un écosystème bienfaiteur au quartier démuni de parcs publics. Ce poumon vert est souvent emprunté par des riverains pour s’y promener. Cette parcelle est aussi contigüe à une école maternelle qui peut bénéficier d’un espace protégé propice à la découverte et à une sensibilisation sur l’environnemental naturel. Pourquoi cette reclassification s’est imposée et pour quelles raisons aujourd’hui celle-ci s’est retrouvée constructible alors que les enjeux d’aujourd’hui sont de garantir et de protéger au maximum des espaces naturels essentiels à la régulation des bouleversements climatiques qui sont devant nous. Cette nouvelle classification diverge malheureusement de la politique de Bordeaux-Métropole de préservation des zones naturelles existantes, de celle de plantation d’un million d’arbres sur le territoire métropolitain mais aussi de la charte Urbanistique, Architecturale et Paysagère actée comme engagement communal. Les acteurs de ce projet (mairie et opérateurs immobiliers) sont dans une logique d’urbanisation pour un développement économique et de solution pour résoudre un problème de logements sur cette commune mais sans garantir toutefois que la proportion d’habitations sociales soit pleinement considérée puisque, avant tout, ce projet a pour vocation d’être rentable financièrement. Nous vous rappelons que cette commune est entourée d’une autoroute (A 10), d’une ligne LGV, d’une rocade et d’usines classées SEVESO. Malgré une politique communale qui met en avant son attractivité et son cadre de vie, les enjeux des décideurs publics locaux sont concrètement différents. Depuis quelques années, des riverains constatent ce changement pour faciliter une urbanisation rapide (routes, constructions, etc…) intégrée dans une politique globale de grande métropole bordelaise (pour cibler une aire urbaine d’un million d’habitants). Mais ces mêmes riverains restent malgré tout fatalistes sur les effets néfastes de cette bétonisation des espaces naturels devenue une orientation politique de l’aménagement local pas véritablement travaillée avec les concitoyens. Pour revenir à la parcelle impactée par ce projet immobilier, il a été constaté, lors de grosses pluies hivernales, que celle-ci était régulièrement humide. L’eau reste assez longtemps en surface (plusieurs jours). D’après les témoignages des riverains contigus à celle-ci, il y a toujours eu de l’eau en émergence durant la période hivernale. Pour confirmer ces témoignages, il suffit d’examiner le puits sur le terrain, bon indicateur du niveau de la nappe phréatique, comme ceux implantés sur les parcelles des riverains avoisinants. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un projet d’aménagement immobilier important. Pour des raisons de construction ou d’artificialisation de ce terrain, si cette nappe souterraine est partiellement asséchée ou déviée de son niveau actuel, un nombre important d’habitants seront très vraisemblablement privés d’eau pour leur jardin. La végétation environnante en sera directement impactée. Ainsi un sol asséché ou partiellement asséché risque d’entraîner à terme des mouvements de terrains tels que des affaissements et des excavations de sol sur cette parcelle et sur celles des riverains mais aussi des fissures sur les constructions nouvelles et plus anciennes. Actuellement, un arrêté de sécheresse de la commune a déjà été pris pour signaler des fissures dans les constructions. Dans le contexte actuel de préservation des ressources en eau, cette artificialisation est paradoxale et ne permet pas de remplir correctement ces nappes phréatiques essentielles pour reconstituer les réserves en eau. L’eau de pluie ne pouvant plus être absorbée directement par les terres va ruisseler vers d’autres endroits avec un risque non minoré d'incapacité d'infiltration, soit parce que la zone d’absorption est trop petite ou soit parce que les sols sont déjà artificialisés. Ce risque d’inondation sur la parcelle mais aussi sur les terrains avoisinants et par débordement vers les voiries est bien réel. Afin d’apprécier concrètement la présence d’eau dans le sol, Bordeaux-Métropole demande aux opérateurs immobiliers de procéder à des sondages géotechniques sur les terrains constructibles et qui devront être réalisés en période hivernale. Ces résultats seront analysés par les services de Bordeaux-Métropole. Afin de palier à ces problèmes d’inondation sur la parcelle, ces opérateurs seront contraints à proposer des solutions de stockage des eaux de pluie (solutions alternatives) conformes à l’exploitation des réseaux avec un rejet régulé vers le réseau public du domaine métropolitain pour éviter toute saturation dont un risque de débordement sur la chaussée et par extension sur les parcelles avoisinantes est certain. Si les sondages en période hivernale constatent une nappe phréatique relativement haute, l’infiltration des eaux de pluie dans le sol comme solution alternative au stockage des eaux de pluie entrainera un avis négatif. Dans le cas où le projet est validé avec une solution par stockage des eaux de pluie (contraire à une infiltration par le sol) avec une nappe phréatique sur le terrain, l’opérateur sera contraint d’utiliser un rabattement de nappe pour réaliser les constructions avec un rejet dans des bacs attitrés car le rejet sur parcelle ou directement sur le réseau public est strictement interdit sous peines de pénalités. Le risque est d’inonder la parcelle et celles environnantes et d’encombrer le réseau d’eaux pluviales public métropolitain par de la terre, du sable, du gravier, des cailloux, etc…, préjudiciables à l’écoulement hydraulique du réseau. Un réseau ainsi encombré provoquerait des inondations sur domaine public ou privé. L’intervention d’engins pour nettoyer les réseaux publics sera considérée comme un dégât causé par un tiers et sera un coût supplémentaire que devra supporter l’aménageur. Ce projet a fait l’objet d’une présentation publique de la part de la mairie accompagnée par les deux opérateurs immobiliers (Aquitanis et LP Promotiion). Les propositions faites par ces aménageurs sont contradictoires puisqu’ils mettent en exergue le fait de protéger l’environnement par la plantation d’arbustes sur la parcelle pour compenser l’abattage et/ou la fragilisation des grands arbres notamment ceux centenaires qui gêneront leurs constructions. Nous vous rappelons que la végétation et surtout les arbres sont des régulateurs climatiques essentiels à notre existence. Sans ces régulateurs naturels, le sol s'appauvrit, la végétation périclite et la faune disparait progressivement. Face à la gravité des enjeux actuels, nous constatons que les politiques d’aménagements n’ont véritablement pas évoluées et que les décisions prises ne tiennent pas compte de ces bouleversements climatiques gravissimes qui sont là aujourd’hui. Nous sommes encore loin des engagements signés à la COP 21 et le temps aujourd’hui joue contre nous. Nous sommes tous concernés par ces effondrements irréversibles et nous pouvons tous nous mobiliser pour influer les politiques locales à résonner différemment pour protéger notre bien précieux.
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