Phase 1 - Définition d’un programme d’aménagement de l’avenue Jean Cordier à Pessac
Projet
Si j'étais riverain, je
Si j'étais riverain, je souhaiterais évidemment que l'avenue Jean Cordier soit traitée avec des aménagements urbains pour apaiser la circulation et prioriser les modes doux. Je serais favorable à des dispositifs contraignants pour la circulation automobile afin de réduire les vitesses. En somme, je rêverais de faire de cette avenue une voie de quartier. Je serais vigilant également à préserver ce qui m'est utile au quotidien et, notamment, le nombre de places de stationnement sur voirie car il est souvent difficile de trouver à se garer le long de l'avenue Jean Cordier.
Si j'étais habitant du quartier fréquentant les commerces, écoles et services situés le long de l'avenue, je souhaiterais pouvoir y accéder facilement avec ma voiture (et revenir chez moi sans être contraint à un long détour donc pas de sens unique !), pouvoir stationner à proximité et me sentir en sécurité en tant que piéton dans ces secteurs. Je demanderais donc des aménagements urbains forts près des commerces et services mais je serais vigilant à ce que le traitement de l'avenue dans son ensemble ne complique pas mes déplacements de proximité.
Si j'étais cycliste empruntant régulièrement l'avenue pour aller de Pessac à Bordeaux (et retour), je réclamerais haut et fort que l'aménagement de l'avenue permette enfin aux cyclistes de se sentir en sécurité, de ne pas avoir peur avec cette impression de déranger les autres usagers (au point que certains le font bien ressentir en me frôlant lorsqu'ils me dépassent).
Si j'étais usager des transports collectifs, je souhaiterais que les dispositions adoptées favorisent la circulation des bus ; je supporterais mal des aménagements qui provoqueraient des ralentissements (voire des bouchons en heure de pointe) dans lesquels mon bus serait englué.
Si j'étais automobiliste empruntant régulièrement cet itinéraire et contraint à utiliser mon véhicule en raison de mon trajet, de mes horaires ou par tout autre élément de mon contexte de vie (personnelle ou professionnelle), je craindrais que les projets sur cette avenue viennent compliquer encore mes déplacements, rallonger mon temps de parcours pour favoriser (parce que c'est dans l'air du temps) les modes doux alors que j'aurais l'impression que ces usagers sont infiniment moins nombreux que les automobilistes, qu'ils ne sont réellement présents qu'à certains moments de la journée et encore, si la météo n'est pas trop mauvaise.
Je ne suis ni riverain, ni habitant du quartier ; j'emprunte l'avenue Jean Cordier de temps en temps à vélo ou en voiture mais je ne suis pas un usager quotidien et j'y suis rarement aux heures de pointe. Cette situation me permet de porter un avis sans à priori, sans intérêt personnel à défendre, en prenant du recul, en pensant à l’intérêt général et à ce que j'ai pu voir fonctionner ailleurs.
Le contexte et les emprises de la voie ne permettent pas d'y faire cohabiter dans le respect des normes techniques tous les usages. La chaussée n'est pas suffisamment large pour une circulation aisée des voitures (mais aussi des bus et poids lourds), des bandes cyclables, des trottoirs bien dimensionnés et du stationnement pour les riverains et pour l'accès aux commerces, écoles et autres services. La modification des équilibres actuels se fera donc inévitablement au profit de certains usages et aux dépends d'autres fonctions.
Il me paraît évident qu'actuellement, les usagers les plus mal à l'aise sur cette avenue sont les cyclistes. Le dossier précise que le flux vélo est de 650 par jour, c'est assez peu comparé au trafic automobile (6500) mais c'est un axe direct pour relier Pessac à Bordeaux et je pense que le potentiel y est important et qu'il pourrait être mieux capté avec une sécurité améliorée. Je placerais donc l'amélioration de la sécurité cycliste en 1ère priorité dans les objectifs à atteindre. L'atteinte de cet objectif nécessite une vitesse automobile maîtrisée.
Il ne faut pas oublier que l'avenue Jean Cordier est une voie de catégorie 2 dans la hiérarchie de la voirie métropolitaine. Cela signifie qu'elle est censée écouler un trafic automobile intercommunal et accueillir les bus et poids lourds. Pour continuer à assurer cette fonction, il faut veiller à préserver une certaine fluidité automobile. Cela n'empêche pas d'envisager des contraintes localisées pour réduire les vitesses et sécuriser des secteurs proches des écoles ou des commerces mais si les contraintes deviennent trop nombreuses tout au long de la voie et trop fortes sur le flux automobile intercommunal, celui-ci risque de trouver des itinéraires de substitution en n'hésitant pas à utiliser les petites voies de quartier. L'expérience montre (on le constate dans différents endroits sur Pessac et ailleurs) que les algorithmes des applications de guidage par GPS provoquent déjà un report de trafic vers les rues de quartier dès qu'une difficulté réduit fortement les temps de parcours sur les voies principales.
La continuité et la sécurité des cheminements piétons ne sont pas aujourd'hui des problèmes majeurs sur l'avenue Jean Cordier et si des améliorations sont nécessaires sur ce point, cela relève plus d'aménagements ponctuels que d'une remise en cause de la place du piéton dans l'équilibre des fonctions sur l'ensemble de la voie.
Finalement, la satisfaction de tous les besoins à la fois ne serait possible qu’au prix d'aménagement lourds et coûteux avec élargissement d'emprise. Même si c'est sans doute possible de façon localisée, c'est difficilement envisageable sur toute la longueur de la voie (hors de proportions avec les enjeux) ; alors, pour améliorer significativement la sécurité des cyclistes sans dégrader trop l'écoulement du trafic, c'est l'apaisement des vitesses qui doit être recherché. La fonction stationnement peut sans doute servir de variable d'ajustement. La quasi totalité des propriétés riveraines sont des maisons individuelles ; elles disposent d'un petit peu de terrain pour le stationnement privé. Peut-être pourrait-on trouver des disponibilités foncières pour créer des poches de stationnement à proximité mais en dehors de l'avenue elle-même.
Bien évidemment, les secteurs des commerces et écoles et le point singulier du passage sous la voie ferrée méritent des traitements spécifiques. Les tests en vraie grandeur d'un dispositif d'écluse permettront, espérons-le, de vérifier l'impact potentiel de tels aménagements sur la fluidité et de dégager des pistes de solutions préservant le meilleur équilibre des usages dans ces endroits.
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