Concertation préalable champ captant des landes du Médoc
Projet
Les observations de l
Les observations de l’association Vive La Forêt qui est agréée pour la protection de l’environnement sont développées dans des notes détaillées pour lesquelles nous communiquerons un lien d’accès.
Le projet qui a fait son apparition publique en 2014 a déjà été l’objet d’une pré-concertation centrée sur les impacts attendus sur la nappe de surface et les effets sur la sylviculture. Vive La Forêt avait attiré l’attention sur d’autres aspects potentiellement pénalisants du projet et notamment la question du partage de la ressource, nous n’avions pas été entendus. Pour la concertation du 26 octobre au 8 décembre 2021, il a été mis à la disposition du public un livret de la concertation et 9 fiches techniques. Disposons nous des éléments pour un débat éclairé sur le dossier ? Notre réponse est non . Nous le démontrons sur quelques questions cruciales.
Insuffisances dans l’accès aux données.
Une contre-expertise suppose une transparence et un accès libre aux données.
Les fichiers Excel livrant des informations sur les prélèvements par usage, type d’aquifère et par commune qui étaient sur le site SIGES Aquitaine, ont disparu.
Absence d’examen sérieux de la question du partage.
Les prélèvements des 24 communes concernées par la nappe de l’oligocène littoral ont été complètement sous-estimés. Ce qui avait été prévu pour 2030 a été atteint en 2016 ! Une projection à 2030 montre que la prélèvement de 10 Mm3/an prévu par Bordeaux-Métropole impacterait de façon majeure les 24 communes et les obligerait à aller chercher ailleurs une ressource qui est sous leur pieds. Personne n’est propriétaire de l’eau, mais encore faut-il aboutir à un partage équilibré…
Justification insuffisante du calibrage du projet Ă 10 Mm3/an.
Le livret de la concertation indique (p4) : « Le projet de champ captant des Landes du Médoc doit permettre de trouver une nouvelle source d’approvisionnement pour remplacer les 10 millions de mètres cubes prélevés chaque année en excédent dans la nappe de l’Éocène. » Mais d’où vient la référence à 10 Mm3/an ? Un simple examen du tableau de bord n°8 du SMEGREG (2018), montre que le prélèvement en excédent dans l’éocène-centre est de 3,5Mm3/an !
Oubli de la nécessaire sécurisation de la ressource dans l’UG Centre.
Il faut rappeler que la gestion de la ressource en eau pour Bordeaux-Métropole a été affectée par la survenance de 3 pollutions significatives des sources du Thyl et de Gamarde (Saint Médard en Jalles) en 10 ans.
Bordeaux Métropole a pu se trouver confronté à une neutralisation de 10% de ses ressources en AEP, ce qui est tout à fait considérable. Il a fallu mettre en rejet des volumes importants non utilisables en l’état. Ces eaux rejetées directement dans la Jalle ont servi à réduire, par dilution la contamination par du perchlorate (6 Mm3 en 2012, 5 Mm3 en 2013, 5 Mm3 en 2014, 4 Mm3 en 2015….)
S’il n’est pas interdit d’aller chercher un supplément d’approvisionnement, il parait nécessaire que Bordeaux-Métropole offre toutes les garanties de préservation de ce qu’elle mobilise. Cela participe aussi de la gestion durable de la ressource.
De ce point de vue le tracé de la déviation du Taillan-Médoc est encore une prise de risque. Il s’avère que la déviation traverse une zone d’incision qui contribue à l’alimentation du Thyl et de la Gamarde. Cette découverte tardive révélée par l’association Natur’Jalles montre l’attention très insuffisante portée à la question de la sécurisation de la ressource.
Incertitudes en matière de gestion durable de la ressource.
C’est par la fixation de Volume Maximum Prélevable Objectif (VMPO) que le SAGE NP33 entend assurer la durabilité de la gestion des aquifères. Le mode de fixation est tout, sauf clair et ne correspond pas au standard international selon lequel, les prélèvements ne doivent pas excéder les apports. Le VMPO de la ressource cible (oligocène du littoral) qui était en 2012 de 18 Mm3/an a été porté à 22 Mm3/an… Le livret indique (p21) « Ce seuil est en train d’être réévalué à la hausse » ! Des variations dans le VMPO ajustées en fonction des besoins interrogent sur la crédibilité du dispositif. Elles peuvent conduire à questionner la pertinence même du VMPO de l’éocène Centre qui justifie la recherche de ressources de substitution.
La modélisation du BRGM interroge sur :
• Les hypothèses de rechargement,
• Sur le calage du modèle au regard de la nappe cible,
• La restitution des incertitudes affectant les résultats,
• Les flux alimentant la nappe cible,
Nous trouverions très inquiétant que les réponses attendues soient renvoyées à des études à venir, dont il ne sera plus possible de discuter la pertinence….
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