Bordeaux Inno Campus « SAIGE-MONTAIGNE-COMPOSTELLE »

Empreinte numérique

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Source: {"body":{"fr":"Améliorer le quartier de Saige et la vie de ses habitants est une question qui ne se pose pas. Qu’on y habite ou non. Qu’on connaisse le quartier ou pas. Cela sonne comme une évidence. Améliorer la vie des citoyens est bien la raison pour laquelle nous nous sommes organisés en société. Protéger les plus faibles, partager, favoriser l’insertion sociale, prôner la mixité, offrir l’éducation pour tous, que tous profitent de la croissance …. N’est-ce pas là le fondement de ce à quoi nous aspirons presque tous. Aider son prochain. Qui pourrait bien être contre ce genre de projet ? \r\nMais toutes ces belles promesses ne doivent pas être des excuses pour tout justifier. Depuis des années le quartier connait des difficultés, depuis longtemps les choses attendent de changer. Est-ce que faire sauter des tours règle les problèmes sociaux ? Est-ce que mélanger et déplacer la population règleront les situations difficiles ? Nous savons tous que non, que cela ne suffit pas et que sous une nouvelle couche de peinture on ne fait que cacher ce que l’on ne veut pas voir.\r\nCombien d’immeubles construits et justifiés pour déplacer des trafics crapuleux qui s’installent juste un peu plus loin ? Combien de familles déplacées qui ont trouvé leurs problèmes de travail ou d’insertions réglés suite à un éloignement dans une autre zone ? \r\nAu-delà d’une rénovation nécessaire se pose la question de la destruction des trois tours de Saige et du déplacement des locataires concernés, je voudrais prendre un peu de recul. Aujourd’hui le GIEC a rendu son rapport 2021 sur le réchauffement climatique et il est alarmant. En 2050 la pauvreté aura augmenté, l’humanité est à l’aube d’un changement climatique dont nous ne mesurons aujourd’hui que les prémices. Il s’ouvre devant nous une ère nouvelle, difficile, qui touchera nos enfants et nos petits enfants de plein fouet. En 2050 (ce n’est pas bien loin) exode, malnutrition et pénurie d’eau et de ressources sera le quotidien de nombreux habitants côtiers ou venant de pays plus arides que le nôtre. La crise migratoire que nous connaissons ces dernières années n’est qu’un avant-goût de ce qui attend les générations qui nous suivent car dans nombre d’endroit de notre planète il va devenir de plus en plus difficile de survivre. Nous sommes dans une zone tempérée : nous devons prendre en compte ce flux migratoire qui va s’accélérer, inévitablement. \r\nNotre société de consommation qui consiste à faire, détruire et jeter sans cesse est à revoir. Ce modèle n’est plus celui qui doit être pris en compte. Il faut absolument en prendre conscience car c’est notre responsabilité d’adulte, notre devoir de citoyens que de protéger les générations qui nous suivent.\r\nAlors je vous pose la question ultime ? Avons-nous les moyens de détruire trois tours sous prétexte de vendre une mixité sociale dont nous savons bien qu’elle est illusoire ? \r\nNous ne l’avons pas. \r\nNous n’avons pas les moyens de jeter les ressources, l’énergie et le temps passé pour construire ces tours. A Saige, comme ailleurs dans le monde. Car c’est bien le cas pour tous les bâtiments existants qui permettent de loger des habitants dans des zones tempérées. A chaque fois nous devrions réfléchir longuement avant de détruire. Bien sûr, nous convenons tous que ce n’est pas idéal, que c’est vieillissant et qu’on pourrait y vivre mieux. Mais détruire pour refaire ailleurs, plus loin et avec des déplacements supplémentaires est déjà du passé, le modèle d’une génération qui n’existera plus.\r\nEst-ce que cela veut dire qu’il ne faut rien faire ? Bien sûr que non. \r\n Nous sommes à l’ère du recyclage, de la réutilisation des ressources, de la modernisation. Il faut donc rénover, revivre, habiter différemment. En quoi une rénovation d’ambition sur ces tours exclurait-il la mixité prônée et voulue ? En quoi moderniser et refaire n’est pas redonner un autre sens ? Peut-être que la vraie question est qu’il faut réinvestir ces quartiers différemment ? Peut-être que l’argent publique qui doit y être dépensé peut l’être autrement qu’en pulvérisant 3 tours.\r\nLe coût de démolition/construction est une plue value de 69 millions d’euros (info sud-ouest). \r\nUne belle somme. Avons-nous les moyens de ces ambitions ? Ne serait-il pas plus utile d’aider à l’insertion, d’accompagner les femmes en détresse et les enfants en difficultés du quartier, d’ajouter un commissariat de police ? Voilà qui pourrait être une piste de réhabilitation d’une des tours.\r\nLe mal que traverse notre démocratie est profond il ne se règle pas simplement avec un nouvel habitat et un mélange savant de nouveau béton plus récent. Notre priorité doit être de laisser aux générations qui nous suivent un monde dans lequel on pourra encore vivre décemment et qui ne profite pas uniquement aux plus riches ou aux mieux armés (au sens propre comme au sens figuré). Cela ne passe pas forcément par faire table rase du passé mais par une organisation différente des quartiers.\r\nJe dis qu’il est facile de trouver des arguments politiques pour défendre la destruction de ces tours alors qu’il serait courageux de défendre une autre vision qui prenne en compte l’épuisement des ressources et des matériaux. Un acte fort pour une vision plus globale. Du réchauffement climatique il n’est plus temps d’en parler … il faut maintenant agir pour garantir à nos enfants des années de vivre ensemble sur notre belle planète. \r\nIl est plus que temps de changer notre vision des choses. Détruire pour excuser ou effacer les erreurs du passé d’un coup de chiffon n’est plus à l’ordre du jour, il faudrait soigner.\r\n\r\n"},"title":{"fr":"Améliorer le quartier de"}}

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