Extension du tram B vers le centre - ville de Gradignan
Projet
L'association "Pour une
L'association "Pour une Rénovation Douce de Gradignan" s'interroge sur la pertinence du tram à Gradignan.
Bien sûr, il faut développer les transports en communs modernes et confortables, autant que possible en site propre, mais on ne peut que s'interroger sur les choix faits avec le projet d'extension de la ligne B vers Gradignan.
La SOLUTION PROPOSÉE.
Pour les usagers, il s'agirait de relier Gradignan à la ligne B (centre-ville de Bordeaux à Pessac). Techniquement, il s'agirait de créer une troisième branche après la première branche vers Pessac-centre et celle vers Pessac Alouette. Mais la ligne B est déjà saturée et on ne comprend pas comment elle pourrait absorber davantage de rames et davantage de passagers. Le résultat pour les Gradignanais serait un tram toutes les 15 minutes (maximum possible) au lieu d'un bus toutes le 10 minutes (aujourd'hui, avec une fréquence qui peut être augmentée en fonction du besoin).
Le TRACE dans GRADIGNAN.
Un deuxième sujet d'interrogation est le choix du tracé dans Gradignan. On estime en général que le tram est accessible (à pied) dans un rayon de 500 mètres autour des stations. Dans Gradignan, le tram ne suivrait pas la ligne droite naturelle qui est le cours du Général de Gaulle. C'est pourtant de part et d'autre de cet axe que la ville s'est développée, depuis toujours et particulièrement dans les années 70 et 80. Ainsi, avec le trajet proposé, avenue Favard et à Laurenzane, le tram ne desservirait qu'une petite partie de la commune. Malartic à l'Est serait oublié. Toutes les zones d'habitat dense et de grandes résidences à l'Ouest serait oubliées. Pour les besoins de la cause, Laurenzane est rebaptisé "centre-ville". Les Gradignanais savent que le centre-ville est au centre-ville, pas à Laurenzane.
Le DÉSENCLAVEMENT du CAMPUS.
Le projet, parait-il, est justifié par le désenclavement du campus, mais dans la réalité le campus est aujourd'hui très bien desservi par le tram et de nombreuses lignes de bus. Le seul intérêt du campus pour les Gradignanais est que c'est là qu'on peut rejoindre le tram B.
RÉDUIRE le TRAFIC AUTOMOBILE.
Il faut, parait-il, un tram pour réduire le trafic automobile dans la ville et désengorger la rocade. On peut évidemment le prétendre. Encore faut-il que ce soit réaliste. En fait, savez-vous qu'il n'y a eu AUCUNE étude de trafic préalable au projet qui nous est présenté ? Alors réduire le trafic dans Gradignan, désengorger la rocade (oui, oui, c'est ce que va permettre le tram de Gradignan !) Il suffit de le dire, c'est comme si c'était fait.
Le STATIONNEMENT.
Le dossier du projet parle du stationnement. Les 90 places sur la rue de Poumey seraient supprimées, sans solution de remplacement.
Le dossier oublie de préciser que 93 places de stationnements seraient supprimées et non compensées sur le parking du centre commercial de Laurenzane, sur le parking de l'ex-Sécurité Sociale et le long de l'allée Gaston Rodrigues, sans remplacement. Pour aider les petits commerces ?
Un TRANSPORT MODERNE.
Il faut, parait-il, moderniser les transports en commun de Gradignan. Le tram serait évidemment un transport moderne. Mais les bus électriques circulant en site réservé sur des voies non cabossées, et allant tout droit là où on veut aller ? C'est pas moderne ? En tous cas, ça coûterai moins cher !
L'ATTEINTE à la PROPRIÉTÉ.
Des expropriations sont prévues à Favard. Mais il faudrait en plus y démolir une maison pour avoir une continuité des voies pour les vélos. Incohérence du projet qui ne dit pas tout.
L'ATTEINTE à l'ENVIRONNEMENT.
La traversée depuis le collège Monjous jusqu'au bout de l'allée Gaston Rodrigues (rond-point du Moulineau) nécessiterait d'abattre 137 arbres cinquantenaires, dont 7 des platanes multi-centenaires de l'allée historique du château de Laurenzane. Cette allée était jusqu'en 2016 protégée par un classement d' "Espace Boisé Classé" qui la rendait intouchable. Aujourd'hui les règlements permettent d'abattre ces arbres.
10.000 m² d'espaces verts seraient aussi supprimés.
On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Mais ni le dossier du projet, ni la Métropole ni la Mairie ne parlent de ces atteintes. Pourquoi ?
La Municipalité donne beaucoup de leçons sur protection de la nature. La réalité concrète est bien différente.
BEAUSOLEIL.
Beausoleil devrait accueillir le terminus de la ligne : garage des trams et un parking de 160 places que certains voudraient porter à 300 places. Il semble que rien de tout cela ne soit pas possible. Les trams sont trop longs pour la place disponible. Pas de place pour un parking quel que soit le nombre de places. L’information, qui provient de la Métropole, n'a pas encore été officialisée.
La FLEXIBILITÉ.
L'incendie du parking des Salinières il y a trois semaines montre l'absence totale de flexibilité d'une solution "tram". La ligne C est interrompue depuis sur la portion gare Saint Jean – Quinconces et ne reprendra dans le meilleur des cas qu'au milieu de l'été. Les trams pourraient au mieux aller jusqu'à la porte de Bourgogne et faire demi tour. Ce n'est pas possible : il faudrait des aiguillages qui n'ont pas été prévus. Que ferait un bus à la place du tram ? D'abord il passerait. Au pire il serait dévié. Le service ne serait pas affecté.
Que dire des nombreuses pannes dont souffre la ligne B ? Un incident arrête le trafic. Il n'y a plus qu'à marcher à pied; un transport doux et moderne !
Le COUT et la RENTABILITÉ.
Mais le projet, parait-il, vu ses avantages (et ses désavantages que l'on vient de passer en revue) n'a pas de prix. Ce n'est donc pas la peine de dire que le projet, dont le prix n'est officiellement pas déterminé, serait d'au moins 130 millions d'euros. Les informations, pas encore officielles, dont l'écho nous parvient de la Métropole parlent de plus de 150 millions, voire 200 millions. Savez-vous que comme pour le trafic, AUCUNE étude de rentabilité n'a été publiée, et même peut-être réalisée. Pourtant la justification d'un investissement de transport comme le tram ne peut être justifié que par une étude de rentabilité socio-économique : quel service rendu aux usagers potentiels ? quels avantages chiffrables attendus ? quel coût d'investissement ? quels coûts de maintenance ? On attend les chiffres.
LES ALTERNATIVES.
Elles existent.
AMÉLIORATION des BUS ACTUELS.
Leur avantage est indéniable pour ce qui concerne le coût, la flexibilité, la fréquence, l'absence d'impact sur l'environnement et le cadre de vie.
Leur amélioration peut porter sur leur tracé (par exemple aller en ligne droite jusqu'aux lignes de tram existantes), sur l'état des chaussées, sur la création de voies réservées, sur le confort des stations, sur le passage à des bus électriques, etc.
M. Bobet, président de la métropole envisage des trolleybus. Ce ne sont que des bus électriques alimentés par caténaire. Un peu dépassé.
La solution pourrait aller jusqu'à l'arrivée de tram-bus (BHNS) qui ne sont que des gros bus.
CRÉATION d'un RÉSEAU de NAVETTES.
Les navettes ne sont que des petits bus qui permettent un service plus étendu et plus flexible.
Plusieurs lignes de navettes peuvent être créées qui, venant des différents quartiers de la ville, vous amèneront soit au tram B, éventuellement jusqu'à Pellegrin, soit au tram C, soit à Bersol, etc. Il n'y a pas de limite.
Vous voulez embaucher sur la zone de Bersol (un millier d'emplois) ou faire vos courses chez Leroy-Merlin ? Vous pourrez prendre une navette à Malartic, qui passera à Laurenzane, au centre-ville (le vrai), à Loustalot, au Haut-Vigneau. C'est pas formidable ?
Les navettes iront aussi chercher leurs passagers directement à Canéjan, Cestas, Léognan, etc. sans parc relais (infaisable) à Beausoleil.
Les navettes seront évidemment électriques, après-demain sans chauffeur. Aujourd'hui elles contribueront à faire diminuer le chômage.
Elles pourront circuler autant que possible en site réservé comme prévu pour le tram. Les chaussées seront bien sûr lisses comme un billard.
C'est la flexibilité maximum, c'est le service rendu maximum.
C'est possible et vraiment pas cher par rapport au coût d'un tram.
Les alternatives existent et méritent d'être évaluées au même titre et en même temps que l'investissement d'un tram.
C'est le rôle de la Métropole et de la Municipalité.
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