Mise en compatibilité du PLU pour le projet BAHIA, sur le site de Bagatelle à Talence : concertation préalable
Projet
Michel POUYLLAU, retraité,
Michel POUYLLAU, retraité, Président d’université honoraire. michel.pouyllau@orange.fr . 8 rue Boris Vian. 3310 Villenave d’Ornon
J’interviens dans le cadre de la concertation préalable relative à la mise en compatibilité du PLU de Bordeaux Métropole pour le projet BAHIA, sur le site de Bagatelle à Talence. J’interviens en tant qu’utilisateur personnel des services de santé du secteur sud de l’agglomération bordelaise, dont La Fondation protestante privée Bagatelle et l’HIA public Robert Picqué. J’interviens aussi en tant que citoyen concerné par l’aménagement des territoires de ce secteur de l’agglomération, comme l’un des 130 000 habitants et des 81 000 électeurs vivant dans la 3ème circonscription législative de la Gironde (Bègles, Bordaux-sud, Talence et Villenave d’Ornon). Audelà des limites administratives, le projet BAHIA concerne un bassin de patients potentiels d’environ 180 000 habitants au sud de l’agglomération bordelaise (Circonscription législative de Bordeaux 33-3, Canton de La Brède et, pour partie, le canton de Podensac). Mon intervention ne porte pas sur la question du devenir des 25 hectares de l’espace Robert Picqué, propriété de la Nation.
J’estime donc avoir intérêt à agir dans cette concertation.
A propos du projet Bahia (?) ou Bagatelle 2022. Un service public de santé et / ou un « Déménagement du territoire »
La secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées (anciennement Ministère de la Défense de 1974 à 2017) a déclaré, le 6 février 2018 dernier, à la presse girondine, sans être démentie à ce jour, que « Robert-Picqué (l’hôpital des Armées) était un modèle de santé dépassé ». Cette expression d’une représentante du gouvernement de la République est extrêmement désobligeante vis -à - vis des personnels militaires et civils qui y travaillent et qui y ont travaillé ; elle est aussi plus que maladroite (c’est un euphémisme) vis-à -vis des malades militaires engagés dans des opérations extérieures et des patients civils soignés dans cet hôpital – (plus de 28 000 urgences par an). Je sais quand même qu’ils sont bien soignés, serment d’Hippocrate oblige ! Merci à la secrétaire d’Etat.
Elle (la secrétaire d’Etat), toujours le 6 février dernier, poursuivait (je cite le Journal SudOuest) : « Je souhaitais, avec les élus et les pouvoirs publics, faire un point sur ce projet et travailler sur les aspects bloquants (en existeraient-ils ? et lesquels, on souhaiterait savoir). Force est de constater que tout le monde voit la fusion Bagatelle-Robert-Picqué sous un bon angle ».
Ces termes cachent-ils une méconnaissance du sujet, une volonté dissimulée de passage en catimini ou en force ?
Nous avons eu un première décodage citoyen (ce sont bien eux quand même les premiers concernés !) de cette affaire avec, en particulier, un message public adressé au Journal Sud-Ouest (le 8 février dernier) par l’ancien Médecin Chef de l’Hôpital Robert Picqué, chargé de 1995 à 1999 de la réhabilitation de cet hôpital : « Ancien médecin chef de cet hôpital militaire participant au service public (cette expression à un sens), ayant mis en place une grande partie de sa réhabilitation, je me devais de m’interroger sur cette funeste (modèle de santé dépassé de la secrétaire d’Etat) décision de fermeture et de me poser la question du devenir de ce magnifique site et du coût de ce démantèlement si vite programmé ».
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Le mot « vite » est d’ailleurs significatif !
Le regroupement projeté des deux institutions de santé, Bagatelle privée et Robert Picqué public, a été acté lors d’un accord le 6 décembre 2016 par les autorités de tutelle en présence d’élus girondins, accord dont il a fallu avoir recours à la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour en avoir communication publique !
L’accord prévoit, pour l’essentiel, un transfert des activités de Robert Picqué vers Bagatelle, la libération de 25 hectares de l’espace Robert Picqué, la concentration et le regroupement des activités de santé sur les 6-7 hectares de Bagatelle, et -sans disposer totalement du modèle économique prévu- les informations obtenues prévoient un ré-aménagement de l’espace Bagatelle avec vente de terrains sur la totalité de la façade de de la route de Toulouse, pour des opérations immobilières privés (plus de 250 logements). Le projet urbain au sens premier -en dehors d’une maquette papier- ne fait pas l’objet d’un descriptif mis à disposition du public et du citoyen, en particulier sur la question de l’insertion de ce projet dans un environnement urbain déjà très contraint.
En quelque sorte un partenariat public-privé (PPP) dont les derniers exemples, en France, ont démontré les risques et les coûts excessifs pour la collectivité en général.
Un rapprochement d’un centre public de santé, comme Robert Picqué vers « une opération unique en son genre », comme le dit si joliment la plaquette Bagatelle 2022 largement diffusée en début d’année 2018 (plaquette qui est passée assez vite de l’acronyme BAHIA début 2017 (pour Bagatelle-Hôpital Robert Picqué sous-titré Ensemble Hospitalier Civil et Militaire) à celui plus direct de BAGATELLE 2022, interroge le citoyen?
Mon propos ne porte pas sur le Projet de santé stricto-sensu envisagé quant à la qualité de soins ainsi que les compétences des personnels de santé, sur lesquelles je ne suis pas qualifié pour porter un jugement. Je m’attacherai à mettre en doute la question de l’aménagement du site Bagatelle dans sa dimension territoriale et environnementale, en reprenant, mot à mot, les termes choisis dans la plaquette ci-dessus citée. Mon interrogation est donc directement liée à la mise en compatibilité du PLU, et ce en fonction des éléments dont je dispose.
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L’aménagement du site Bagatelle est présenté, dans cette plaquette sus-citée, comme « un bénéfice pour tout le territoire » en soulignant :
« La garantie et le maintien d’une activité de secteur 1 de qualité sur le territoire ». Critique : Bagatelle 2022 s’inscrit dans une structure de droit privé. Une décision de son Conseil d’administration peut, à tout moment, faire basculer l’activité (les) vers le secteur 2. Actuellement des médecins spécialisés ne loueraient-ils pas déjà des locaux (secrétariat compris) en pratiquant des dépassements d’honoraires ?
« Une augmentation significative des places de parking ». Critique : Comment dans les 7 hectares contraints entre la route de Toulouse, la rue Robespierre et la rue Frédéric Sévène, loger l’ensemble des activités ouvertes au public réunies des deux établissements, malgré des nouveaux étages, un parking souterrain avec une seule entrée-sortie, rue Frédéric Sévène ?
« La construction d’un nouveau rond-point route de Toulouse » Critique : Nulle trace de rond-point destiné à fluidifier la circulation au Projet sur le route de Toulouse sur le PLU de l’agglomération bordelaise. Au contraire, et sans doute pour financer le projet, une parcelle de 7 000 m2 est disjointe et vendue par Bagatelle sur toute la façade de la route de Toulouse en faveur d’un promoteur privé COGEDIM, pour construire 250 logements, commerces et locaux d’activité (voir parcelle AV 334, ville de Talence).
« Une meilleure circulation et orientation pour les patients » Critique : La plaquette distribuée au public en février dernier ne permet pas de bien saisir les flux de circulation et d’orientation favorisant « des déplacements doux », entrée-sortie parking de 1050 places unique, piste cyclable, stationnements et accès des urgences ? Pour mémoire le site n’est pas desservie par le Tram à haute capacité, et la Liane du bus 5 de TBM est en situation de tension extrême bien connue.
« Le maintien d’un espace de respiration naturelle dans le quartier et la conservation de l’espace boisé classé » Critique : Dans le PLU de Talence, et sur la parcelle AV 334 de Bagatelle, on peine à deviner – identifiés par le symbole * sur le plan cadastral l’espace boisé classé. Sans doute les très vieux cèdres de l’entrée principale ? La conservation devra sans doute faire l’objet, lors des constructions si elles ont lieu, d’une attention particulière.
« Le maintien de toutes les activité sociales, médico-sociales, crèche, et formation infirmière sur le site » Critique : Je ne ferais pas de procès d’intention. Sans doute que les personnels de Bagatelle sont-ils au fait et vigilants sur ces questions. Quant à ceux de Robert Picqué ?
Pour ces motifs, j’exprime un avis négatif sur « l’intérêt du projet global BAHIA » et sur la mise en compatibilité du PLU due au projet de démolitions prévues.
J’espère que les élus concernés par ce projet, représentants de l’intérêt collectif des citoyens, et des territoires concernés, s’exprimeront publiquement lors des phases de concertation et d’enquête publique., comme certains ont commencé à le faire
Villenave d’Ornon le 8 mars 2018
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