Projet de desserte locale ou tracé de contournement ?

On a peine à croire en examinant les documents qu'il s'agirait d'améliorer la desserte du secteur comme il est dit dans la présentation. La requalification de la rue de Formont rendue encore plus rectiligne avec la portion de voie nouvelle entre les rues Jaurès et Combes, le positionnement du pont projeté en droite ligne et la courbe plus ouverte du tronçon venant se greffer sur la rue Lignac, tous ces éléments constituent une invite à une circulation automobile renforcée parce rendue plus aisée. En réalité, on se demande si l'objectif recherché n'est pas d'offrir un tracé alternatif à celui que représente l'itinéraire du plateau Bassens-Ambarès (et son prolongement par l'Avenue de l'Europe) pour contourner sans le dire le centre-ville d'Ambarès et Lagrave. Faut-il rappeler que ledit itinéraire n'est toujours pas achevé entre les Goboles et Bel-Air ? Le risque est grand de proposer ainsi un projet d'accès majoritairement automobile aux quartiers nord-ouest et nord de la ville : quartier Bernatet (et au-delà Saint-Louis-de-Montferrand) et quartiers Jean-Prat et Broustey en pleine densification de logements, entre autres. On voudra bien constater alors que le projet intitulé Pont du Lyonnais débouche sur la rue Lignac, laquelle traverse elle-même des lotissements et n'a aucune caractéristique d'une voirie de contournement ! Pourquoi un tel projet s'il ne s'agit vraiment que d'améliorer la desserte du secteur du Lyonnais et de Sabarèges comme on le laisse entendre une fois encore dans la présentation ? Il semble qu'on pourrait se contenter, d'une part, d'un recalibrage modeste de la rue de Formont en gardant son tracé actuel (tout en y incorporant des cheminements doux), et, d'autre part, du maintien du pont actuel que l'on pourrait équiper de passerelles piétons-cyclistes comme le fit la CUB pour le pont de la rue Faulat au lieudit Le Poteau. Pour la qualité de vie du secteur, la position du pont actuel, son étroitesse, les courbes des voies existantes sont autant de garde-fous pour les riverains et les usagers. Enfin, le reste du financement du pont projeté dans le protocole avec RFF (une fois déduit le coût des passerelles) pourrait utilement permettre de revitaliser un autre secteur de la ville touché par le même axe ferroviaire, à savoir Rabaneau, où le rétablissement d'un passage cette fois inférieur offrirait des liaisons douces entre des quartiers trop longtemps séparés.