Télécabine – Projet de transport par câble entre Lormont/Cenon et Bordeaux
Projet
Contribution du Groupe
Contribution du Groupe Métropole Commune(s) à la concertation publique de Bordeaux Métropole sur les Télécabines
Le téléphérique et les télécabines constituent des modes de transport pertinents et peuvent répondre à des besoins de mobilité, en particulier pour franchir des obstacles difficiles tels que les reliefs.
Néanmoins, en l’espèce, nous, élus du Groupe Métropole Commune(s) exprimons une opposition au projet de télécabines tel que soumis à la concertation pour les raisons ci-après.
Un mode de transport qui ne résout pas les problèmes de mobilité
Ce mode présente des limites intrinsèques à son fonctionnement : il n’est en effet pas assez capacitaire. Au moment où la rive droite avec les quartiers Brazza et Bastide Niel va accueillir des dizaines de milliers d’habitants supplémentaires, le téléphérique ne sera pas la réponse adaptée.
En effet, si le dossier de concertation indique une estimation entre 10 000 et 16 500 passagers par jour, l’exemple de Toulouse vient tempérer ces estimations.
Alors que Toulouse annonçait une capacité à 9-10 000 voyageurs/jour, ils sont tout juste à 4 600. On est donc très loin des estimations et le tracé toulousain est pourtant bien conçu et desservant des pôles importants, comme l’hôpital ou l’université.
Une atteinte au patrimoine bordelais
Les pylônes tels qu’imaginés dans le dossier de concertation vont inévitablement avoir un impact très fort sur la perception de l’image de Bordeaux. Il n’est que de voir celui qui est imaginé à proximité immédiate du pont Chaban-Delmas.
Quid du label de patrimoine mondial de l’Unesco ? Un label peut se retirer, à l’instar du port de Liverpool en 2021.
De plus, il est visuellement impactant, en particulier pour les habitants qui voient leur espace d’habitation visible depuis les usagers des télécabines.
Enfin, la vocation touristique de ce téléphérique n’est pas avérée, compte tenu du fait qu’il ne desservira pas les lieux emblématiques de Bordeaux.
Un coût beaucoup trop élevé
Les 9 tracés soumis à la concertation vont de 1,7 km à 2,7 km et les estimations financières varient de 53 à 83 millions d’euros. Nous sommes donc à plus de 30 millions du kilomètre, bien plus cher qu’un kilomètre de tramway, par exemple.
Là encore, le téléphérique de Toulouse, long de 3 kilomètres, a coûté 92 millions d’euros, soit le même ordre de grandeur.
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Nous souhaitons apporter notre proposition pour une solution de transport adaptée au franchissement rive droite/rive gauche.
La solution : un transport lourd, donc plus capacitaire, moins cher et qui répond aux enjeux : le tram !
Le réseau de tramway constitue la colonne vertébrale de la desserte de la rive droite mais souffre aujourd’hui de plusieurs difficultés :
- Une fréquence trop faible à Buttinière par rapport à Cenon gare ;
- Un effet entonnoir de l’avenue Thiers où se concentrent tous les flux allant vers Bordeaux.
Au regard de ce diagnostic, il apparaît que la création d’un barreau de tramway de 3 km entre Cenon Gare et la Cité du Vin, en empruntant le pont Chaban-Delmas, permettrait :
• D’offrir une correspondance très attractive pour les usagers du TER à la gare de Cenon, première gare de la Métropole après la gare St Jean ;
• De permettre une continuité de transport sans rupture de charge entre la rive droite et la rive gauche sans passer par le centre-ville ;
• D’accroître les territoires desservis, notamment Cenon Gare, Brazza ;
• De desservir à la fois les différents quartiers de Cenon (notamment Palmer) et de Lormont (notamment la Buttinière) conformément aux demandes formulées par leurs maires dans le cadre de la concertation du téléphérique et qui ne peuvent être conciliées par le projet dans l’état actuel ;
• De préserver les paysages des bords de Garonne et la quiétude des habitants vivant sous l’itinéraire du projet de téléphérique.
Enfin, cette deuxième desserte en tramway rive droite/rive gauche permettrait d’offrir une alternative au pont de pierre qui se fait vieillissant et rien ne garantit que nous ne serons pas obligés d’effectuer d’importants travaux de rénovation pour qu’il puisse continuer à supporter le trafic de la ligne A. Nous aurions alors l’occasion d’effectuer un report par le pont Chaban-Delmas le temps des travaux.
Dernier point, évidemment financier, on le sait le coût d’un kilomètre de tramway est de l’ordre de 20 millions, bien loin des 30 à 32 millions pour le téléphérique…
Par ailleurs, il pourra être envisagé à plus long terme un raccordement de cette nouvelle ligne de tram aux Aubiers, permettant ainsi une jonction avec la ligne C.
Et pour plus tard : le métro !
Nous avions demandé en septembre 2021 le lancement des études opérationnelles pour un projet de métro bordelais.
Cette proposition répond en effet à plusieurs objectifs : soulager l’hyper centre des flux massifs convergents, notamment à la gare Saint-Jean irriguer les nouveaux quartiers (Euratlantique, Brazza…) et ceux dits prioritaires mais mal desservis.
Nous maintenons que le métro est une réponse aux enjeux de mobilité de demain.
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