Bordeaux (Grand Parc/Europe) : DĂ©classement rue Geandreau
Projet
Le projet de déclassement de
Le projet de déclassement de la rue Louis Gendreau, actuelle voie publique, peut se comprendre du fait de ses usage et intérêt actuels limités et fortement dégradés ainsi que du projet en cours de requalification des espaces verts centraux du Grand Parc, considérés « masse végétale qualitative » dans le Plan local d’Urbanisme ( P.L.U.), depuis la 9 ème modification approuvée de 2020. Les choix faits sur le centre commercial place de l’Europe lors d’une médiocre réhabilitation de façade des années 2000 n’ont fait qu’accentuer, par l’utilisation du métal déployé (à priori prévu pour former des murs végétalisés, non réalisés) l’effet de clôture des façades sur rue Gendreau de cet ensemble bâti. Le détournement d’utilisation illicite des passages et un incendie ont achevé de détourner les habitants de ce centre commercial qui fut précurseur du genre en France, autrefois vivant et très animé. Il n’y a aujourd’hui plus d’autre solution réaliste que de restructurer ce secteur et, par suite, son cadre immédiat, sa voirie. Le déclassement partiel de la rue peut aider à l’étude d’un projet cohérent, mieux adapté aux besoins actuels, permettant peut-être aussi à terme de compléter le mail structurant d’arbres, au Nord-Est.
Ce projet de déclassement étant motivé par la seule restructuration à venir du centre commercial de l’Europe, sujet qui occupe une grande partie des paragraphes de la notice explicative, dont liste et description des bâtiments riverains existants, usage actuel et/ou à venir, il semble impossible d’occulter dans cette réponse le projet de centre commercial, les remarques et questions que son amorce de projet (dessin et description sommaire, voir notice) soulève : Il semble de l’intérêt de tous, métropole, commune et habitants, usagers, de voir en amont tous les éventuels problèmes liés à ces projets.
Ainsi l’effet de bouchon, déjà existant, sur l’actuel tournant de rue devant le centre commercial, qui serait amplifié par l’entrée et sortie du nouveau parking, juste à côté des arrêts de bus existants et qui se font presque face. Ce tournant, depuis sa très récente réalisation, a déjà été repris, complété plusieurs fois (clous au sol, puis zébras, puis potelets…) Qu’en pensent les gestionnaires du réseau d’autobus ?
Les livraisons de marchandise et aussi l’évacuation des conteneurs de déchets du supermarché, se font depuis l’origine par la desserte de la rue Gendreau, au N-E. Elles n’ont de ce fait que peu d’impact sur la circulation dans le quartier, peu de gêne pour les habitants et riverains hormis leur actuel aspect négligé. Qu’en sera-t-il sur une voie qui ne sera plus publique mais devra leur être facilement accessible ?
Les projets et travaux puis circulation de lourds engins motorisés (camions, bennes…) devront nécessairement respecter les arbres et végétation tramés en E.B.C. dans le P.L.U. Leur volume et système racinaire, qui arrive largement au-dessus et au-dessous de la rue Gendreau, à faible profondeur, ne devra pas être impacté négativement.
Le projet de déclassement et le projet de démolition-reconstruction du centre commercial se font dans Bordeaux, secteur central Unesco. Y est applicable le règlement du P.L.U. de Bordeaux métropole (zone UP 14), dans le respect de ses objectifs, plus précisément ceux développés pour le Grand Parc et son identité, ses caractéristiques en matière d’urbanisme, de qualité de patrimoine bâti et non bâti, de paysage (c.f. notamment les études de l’A’Urba, les Orientations d’Aménagement et de Programmation (O.A.P.) du Grand Parc dans le P.L.U, le rapport de présentation de la 9ème modif du PLU approuvé en 2020 ). Quoique mal connue du public, la cité du Grand Parc bénéficie en outre dans son ensemble du label officiel « patrimoine XXème siècle », délivré par le ministère de la Culture. Ce label implique de soumettre les projets à l’avis de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.).
Ainsi que l’expriment, dans le rapport de présentation complémentaire de 2016 du P.L.U. modifié, page 4/6, les orientations d'aménagement et de programmation le concernant, « Le quartier du Grand Parc est un ensemble urbain à valeur patrimoniale à préserver. Il possède une composition urbaine particulière, selon une triple trame (…). C’est cette qualité particulière qui fait de ce grand ensemble des années 1960 un patrimoine remarquable (…) Le quartier du Grand Parc s’organise également selon trois strates de hauteurs spécifiques : une strate haute, composée de tours de 20 étages et de barres de 8 à 15 étages, une strate intermédiaire (strate végétale, plots) et une strate basse (équipements R+1 ou équivalent) »
Le cœur du Grand Parc et ses équipements d’origine (mairie, centre d’animation, bibliothèque, crèche, centre social, église…) ainsi que le centre commercial de l’Europe, forment la strate basse, donnant à ce quartier très arboré ce paysage bâti en « cuvette » qu’il convient de respecter. Les immeubles hauts, tours et barres de logements, formant les limites, les franges de la cité. La rareté des vis-à -vis entre logements a ainsi créé, les arbres ayant poussé, le «Central Park» bordelais. La strate intermédiaire, représentée par la strate végétale et les « plots » se trouve, pour ce qui concerne les bâtiments sur des bâtiments excentrés, proches des limites du quartier et de hauteur R+2 à R+3 (immeubles Offenbach rue Trébod très récemment démolis, récente maison de retraite Maryse Bastié, projet communal abandonné de plots dans l’espace vert, parallèlement à l’immeuble C (Catalpa). Ces projets, aboutis ou non, montrent la nécessité de ne pas dépasser ces repères de hauteur dans le Grand Parc, sous peine de le dénaturer. L’ambiguïté actuellement existante derrière l’utilisation du mot « plot » doit être levée. Le cœur du quartier, son centre commercial qui fut dès l’origine percé d’allées le rendant multi traversable, n’était très volontairement qu’à R+1. L’allée N-O / S-E, « création » proposée, sera de fait un élargissement vers l’Est (actuel Auchan) de ce qui existait déjà . Du cours de Luze, on verra mieux dans la trouée l’alignement d’arbres (E.B.C) de l’allée cavalière et l’immeuble Mozart, dans son axe, mais, à l’inverse, les bâtiments projetés, par leur hauteur cacheront tout ce qui sera situé derrière eux. Où est le gain ?
Par suite, créer un haut volume commercial « Auchan » et un parking silo plus haut encore au milieu du centre commercial, dans le cône de vision du cours de Luze serait un non-sens. Ce serait, après le parking silo récent jouxtant la clinique Bordeaux Nord, peu utilisé, ériger un second, tout aussi impactant et brutal monument hommage aux voitures ainsi mises en vedettes au cœur du quartier. Avec deux parkings silos, le Grand Parc n’aurait plus qu’à s’appeler le Grand Parking. Est-ce ainsi que l’on pense pouvoir « renforcer l'attractivité des équipements autour d'espaces publics majeurs », l’un des grands objectifs affirmés par Bordeaux sur ce quartier ? Il y a là un grand risque d’incohérence municipale eu égard à ses volontés politiques actuelles. Plus respectueux et adapté aux besoins à prendre en compte, un parking peut être fait sous le centre commercial à venir, les bâtiments existants, peu entretenus, trop dégradés, aciers structurels corrodés à la base, étant d’ores et déjà voués à une démolition inéluctable. Or toute l’emprise du centre commercial actuel, artificialisé dès son origine, a été construite sur des remblais et du tout venant connu pour être de piètre qualité (condition de réalisation dans les urgences de relogements des années 50 et 60). Il n’y a là en outre aucune sensibilité archéologique et le terrain n’est pas considéré en zone inondable. A moins de vouloir faire de fausses économies financières lors de l’élaboration et de la construction des bâtiments au détriment du quartier et de son avenir, il serait donc judicieux de profiter d’une opération déjà décidée d’ensemble pour reprendre (inévitablement ?) le mauvais sous-sol moderne (pollué ?) existant. C’est sur ce sol que reposeront les constructions à venir et que peuvent être réalisés des parkings enterrés, en nombre et accès selon besoins et possibilités alors plus importantes. Ces parkings formeront ainsi un très appréciable effet de cave isolant efficacement les futurs rez-de-chaussée de l’humidité toujours potentielle des sols. Lorsque l’on parle de « développement durable », lorsque l’on doit avec raison réduire les dépenses énergétiques et que l’on ne doit plus démolir une opération vingt ans après ce que sa mauvaise réhabilitation a coûté et créé en gravats et pollution, en impact social aussi, cela ne semble pas négligeable.
Nota : merci de continuer à nommer Louis Gendreau, du nom de cet écrivain de Dordogne mort pour la France en 1915, âgé de 30 ans, le tronçon de rue conservé, du côté de la crèche.
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