Bordeaux Inno Campus « SAIGE-MONTAIGNE-COMPOSTELLE »
Projet
RETOUR DES BALADES « URBAINES
RETOUR DES BALADES « URBAINES »
J’ai participé aux deux balades urbaines du vendredi 26 mars. Elles ont, malheureusement, confirmé largement mes observations antérieures.
Ainsi pour ce qui concerne la balade dite Montaigne Compostelle au départ du Space Campus, un « guide » (venant de Montaigne) a immédiatement tourné le dos à la partie urbanisée du quartier La Paillère-Compostelle alors que :
• Il s’agit du quartier qui pâtit le plus de sa coupure du reste de la commune de Pessac par le Campus. Si bien que certains avaient même demandé leur rattachement à la commune de Talence tellement le sentiment d’abandon est fort , traduit encore aujourd’hui par l’absence de maison de quartier malgré de multiples promesses successives. Depuis de trop nombreuses années les habitants « permanents » se sont fait balader !
• Ce quartier pâtit également de la disproportion entre la population étudiante, par définition de passage, et les familles permanentes. Cela tient au fait d’un développement déséquilibré de collectifs de défiscalisation, souvent à la place de petites maisons familiales qui sont ainsi détruites.
• Le quartier pâtit aussi de la circulation induite par le Campus. Ainsi en particulier l’avenue de Compostelle - faisant juste face au Space Campus - est l’entrée principale depuis l’échangeur 16 de la rocade comme depuis le cours de la Libération !
Ainsi le « guide » précité aurait pu dire : « couvrez ce quartier de La Paillère Compostelle que je ne saurais voir ». Montrant ainsi que sa prise en compte nominale (de ce quartier) sert simplement d’alibi, de cache-sexe, à une fausse ouverture inclusive de Montaigne !
C’est ce que confirmera la suite de la visite autocentrée sur Montaigne et son seul « territoire », vieux restes des anciennes baronnies universitaires, en se tenant totalement à la marge de l’Université nouvelle de Bordeaux:
Montaigne est à cette l’Université de Bordeaux ce que l’Angleterre est à l’Europe.
Ceci explique le périmètre restreint dans lequel on veut enfermer le projet présenté ici par Inno Campus. Ce périmètre « riquiqui » ne permet pas d’atteindre les bons objectifs fixés par la Métropole. Pour mémoire :
Les objectifs du projet sont:
• assurer la mise en relation des quartiers au sein du périmètre et avec les quartiers environnants, en désenclavant et faisant dialoguer le quartier de Saige, le Campus Bordeaux-Montaigne et le quartier de Compostelle ;
• localiser la programmation énoncée dans le projet partenarial d’aménagement dans l’intérêt d’un projet urbain qui dépasse la logique imposée par les domanialités, implantant le logement au plus près des aménités, traitant les nuisances sur les franges avec des programmes économiques ou logistiques et foisonnant le stationnement par la mixité des programmes ;
• améliorer l’accessibilité du site en favorisant la mobilité durable en déployant les lignes de transport collectif nécessaires, gérant le stationnement, développant un maillage de pistes cyclables et en créant ou réaménageant de nouvelles voies ;
• mettre en valeur le patrimoine bâti et naturel, en particulier conforter la coulée verte existante en complétant et connectant le réseau d’espaces de nature au cœur du site en lien avec l’état initial et la stratégie environnementale intra-rocade, préservant les arbres remarquables et en faisant le lien avec les projets d’agriculture urbaine et de nature en ville;
• valoriser et développer les aménités urbaines et universitaires, c’est-à -dire l’ensemble des éléments qui contribuent à l'agrément des lieux pour ceux qui y vivent et le fréquentent comme les commerces, services, les établissements universitaires ou les espaces de nature, mais aussi les innovations.
C’est pourquoi le périmètre proposé à la place de celui de Montaigne doit notamment inclure la totalité du Campus Montaigne-Montesquieu jusqu’aux marges du Campus Bordes et surtout le quartier délaissé de La Paillère-Compostelle. Sachant que les limites communes de ce quartier avec ceux de Chiquet-Fontaudin et Brivazac-Candau consistent dans la ligne de tramway B qui traverse ce Campus !
Ceci permet notamment de proposer une CEINTURE MOYENNE DU CAMPUS MONTAIGNE-MONTESQUIEU qui se branche directement sur l’échangeur 16 délestant ainsi l’avenue de Compostelle de cette circulation fluidifiée avec une série de giratoires, qui rejette l’automobile à la périphérie de ce Campus et, à terme, avec des parcs de stationnement adaptés, permettra d’avoir un vrai CAMPUS SANS VOITURE et uniquement livré aux circulations douces et actives.
A cet égard assurer la continuité de la piste cyclable de rocade de la passerelle de Bénédigue (Talence Thouars) à la voie François Mitterand à Mérignac via les passerelles de connexion à réaliser de Laburthe et Paul Boncour est fondamental. En outre a été à peine effleurée notre proposition complémentaire de réalisation d’un grand mail à la place de l’esplanade des Antilles débarassée des pylônes Haute Tension qui l’encombrent. Ce mail relié d’une part à l’allée des époux Reyraud (Saige) à côté du Village4 et d’autre part au SpaceCampus (Bardanac) avec des connexions possibles depuis le Pont de Naudet sur les avenues de Bardanac et de Compostelle.
Au niveau du bâti on constate des travaux de rénovation sur les éléments existants et qu’un bâtiment accueil, devant la station de tramway Montaigne-Montesquieu ainsi cachée, est venu casser la perspective qui existait auparavant entre les facultés des sciences juridiques et économiques et celles des sciences humaines et sociales : symbole d’isolement et de « bulle » universitaire pour Montaigne?
De plus sur les parkings « privatisés » de Montaigne, les caravanes présentes de manière récurrente sur ce campus démontrent le problème non résolu des gens du voyage malgré la création de l’aire de La Chaille, commune à Pessac et Mérignac : carences locales, universitaires ou communales ou autres ? Les terrains des frontons de pelote basque du BEC ressemblent aujourd’hui à une zone bombardée ! Est-ce une solution acceptable?
La balade dite Saige-Unitec
Elle a commencé par le centre commercial constitué uniquement de bâtiments de plain pied donc avec un rapport surfaces imperméabilisées (auxquelles s’ajoute le parking) et occupations fonctionnelles très défavorable : des niveaux supplémentaires pourraient être facilement gagnés.
Ce centre, malgré la proche concurrence du Géant avec sa galerie commerciale, - comme celui beaucoup plus petit de Compostelle d’ailleurs - doivent être confortés en particulier en évitant des implantations commerciales concurrentes sur le campus même !
De cet endroit on constate aussi les différentes strates urbaines (logements étudiants ou familiaux, clinique…), sans doute dans l’intention d’améliorer la mixité sociale et fonctionnelle du quartier sans vraiment y parvenir puisque par exemple l’implantation de la clinique Saint-Martin est même vécue par des habitants plus comme une source de problèmes (circulations parasites, stationnements, espaces verts sacrifiés…) que de solutions (emplois, dynamisation du quartier…). Ces différentes strates cohabitent, coexistent mais ne se mélangent pas vraiment. On a densifié les bâtiments sans « mixer » les populations !
En outre quelques rares vestiges « historiques » qui sont des repères visuels à l’échelle humaine - comme la villa Mauresque - ont été détruits. Le mur des chiliens est-il promis au même avenir pour faire une pénétrante routière dans Saige au détriment de l’histoire des lieux et de ses habitants, comme de leur tranquillité et de leur sécurité ?
Ensuite nous nous sommes attardés sur la piste cyclable qui va à Bougnard – après avoir traversé l’avenue de Saige au niveau de la friche pétrolière - et débutant sur le quartier de Saige par une voie banalisée au niveau du giratoire du palindrome sans réelle visibilité pour les usagers extérieurs qui prennent beaucoup de risques sur l’avenue du Maréchal Juin ou circulent sur les trottoirs au détriment des piétons. Il convient de rappeler que pour le quartier la véritable piste cyclable majeure est la piste de rocade à parfaire en se raccordant au niveau des jardins familiaux à la piste précitée parallèlement au Serpent.
Au passage on constate qu’un des problèmes est le STATIONNEMENT, certains indiquent que l’enlèvement des nombreuses « épaves » permettrait de résoudre le problème. Pourquoi ce n’est pas fait ? A qui imputer cette impéritie ? Le CCLSPD a-t-il été saisi ?
Puis nous sommes allés au pied d’une tour en principe promise à la démolition pour voir concrètement que relativement peu d’espace seraient alors dégagé (en plus il s’agit d’ espaces « morts » depuis longtemps). L’avantage en effet d’une tour est de limiter l’emprise au sol et donc son imperméabilisation et par là même de pouvoir disposer d’espaces verts préservés autour. L’heure ne parait donc pas à une densification supplémentaire ou à la création de nouvelles infrastructures aussi couteuses qu’inutiles.
Ensuite en allant vers Unitec, certains découvrent le mur des chiliens qui ferme les terrains de sport. Jusqu’à quand ? Sa préservation sur son site historique doit être assurée ! Il faut aussi voir dans ces terrains de sport des possibilités de synergie et de coopération avec ceux du BEC très proches.
En revenant à notre point de départ au centre social Alain Coudert par l’allée des époux Reyraud on a pu voir l’amputation du Bois de Saige et son « nettoyage » un peu trop poussé qui lui enlève charme et intimité.
En bordure de rocade on constate aussi l’avancement des travaux d’enfouissement de la ligne Haute-Tension Paillère-Pessac. Ceci pourrait servir de base à un cheminement pour les piétons parallèle à la piste cyclable. La « végétalisation » de la bute de protection de la rocade avec des lauriers-palmes en particulier améliorerait encore les performances contre les nuisances sonores et les GES.
A l’issue de ces deux balades on peut tirer les conclusions provisoires suivantes :
Deux projets parfaitement distincts et s’ignorant totalement. Le projet Saige est bien avancé voire déjà ficelé avec un élément emblématique : la destruction de trois tours accompagnée de nouvelles constructions sur le site davantage encore densifié avec pour faire passer la couleuvre un pseudo mail masquant la réalisation d’une pénétrante routière !
Le projet Montaigne heureusement beaucoup moins avancé ignore le reste du Campus Montaigne-Montesquieu et surtout la partie habitée du quartier La Paillère-Compostelle, reléguée aux limites des communes de Talence et Gradignan.
C’est pourquoi les limites du projet métropolitain doivent être modifiées en conséquence pour atteindre les objectifs assignés par la Métropole.
L’idée de la Métropole de rapprocher ces deux projets est vraiment excellente en recherchant les complémentarités possibles pour en faire un seul et unique projet vraiment métropolitain.
Ainsi en ouvrant Saige sur les autres quartiers ou communes via notamment la piste de rocade de la passerelle de Bénédigue (Talence Thouars) à l’avenue François Mitterand à Mérignac (niveau sortie 12) et sur l’Université en accueillant par exemple dans ses tours « à détruire » les M2 nécessaires à son développement au lieu d’imperméabiliser de nouveaux espaces en détruisant encore des espaces verts.
Ainsi l’université peut réaliser un des premiers Campus Montaigne-Montesquieu exemplaire SANS VOITURE grâce à la mise en œuvre de la ceinture moyenne de ce campus largement ouvert et traversé par un grand mail allant de l’allée des époux Reyraud au Space Campus via l’esplanade des Antilles, alors vouée aux MODES DOUX et ACTIFS, avec des branches venant du pont de Naudet, des avenues de Bardenac et Compostelle. Le tout avec un renforcement de la végétalisation, une intensification végétale de ce Campus qui doit encore mériter son appellation. A la rigueur, seuls d’anciens parkings reconvertis pourraient recevoir des constructions nouvelles sans parking de surface !
Tous ces éléments, parmi d’autres, permettraient, au-delà du symbole, l’intégration du campus Montaigne-Montesquieu dans la ville et ses quartiers périphériques notamment et garantiraient à Saige-Formanoir comme à La Paillère-Compostelle une évolution urbaine plus équilibrée et en HARMONIE avec la nature environnante à préserver et non à détruire sans vraies compensations.
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