La loi nous a donné le droit et la faculté de nous exprimer sur ce projet de ZAC. Nous avons utilisé ce droit.
Personnellement, dans cette consultation, j'ai fait une découverte.
La découverte de personnes, de Gradignanais, qui se disent anciens ou plus récents, anciens ou jeunes, mais qui tous aiment leur ville, encore verte, encore vivable.
Ils l'ont exprimé, chacun avec ses mots, avec sa sensibilité. Ils disent tous ou presque "arrêtez, vous ne pouvez pas défigurer notre ville, la densifier, la bétonner, contre notre avis".
Une concertation.
En début d'année, la première concertation légale nous a demandé de nous exprimer sur le projet de ZAC du centre-ville de notre ville. Le dossier de présentation était mince comme une feuille de papier cigarette. Pourtant tout était décidé. Nous avons mis quelques semaines à nous en apercevoir, à en parler les uns avec les autres, à essayer de comprendre ce que nous pouvions faire.
Entre cette première concertation et la consultation actuelle, le maire a tenu le micro, dans de très nombreuses réunions d'information et de concertation (!). Habitant depuis 35 ans dans mon quartier, j'ai pu bénéficier de trois réunions. En 35 ans, je n'en avait eu aucune. L'enjeu était important : surtout empêcher que ne se développe le moindre début de contestation. Le 29 janvier, quand s'est terminée la concertation, j'ai pensé "c'est fini, nous n'aurons plus la parole". J'ai alors publié, sans autre aide que celle de quelques voisins et amis, une Lettre aux habitants de Gradignan et créé une association "Gradignan Ville Verte". Dès la première lettre, distribuée dans les boîtes des immeubles de mon quartier, dès le lendemain, un article de Sud-Ouest (8/2/2016) permettait au maire de nous dénigrer : " il s'agit là d'un embrouillamini faisant office d'état des lieux, avec beaucoup d'affirmations fausses, de choses non étayées".
Presque un an après.
Le 24 novembre, un dossier en principe complet du projet a été publié, loi oblige. De quel côté sont les mensonges, les affirmations fausses, l'embrouillamini de l'information ?
Tout a été étudié par vous les habitants de Gradignan et par les associations.
Oui, car entre temps d'autres associations se sont créées et travaillent ensemble.
Une pétition a été lancée pour demander une vraie concertation. Plus de 1300 Gradignanais l'ont signé.
Un "cahier de souhaits et de doléances de Gradignanais" a été remis au maire et envoyé au président de la métropole, dénonçant les démolitions des écoles et de tous les équipements du centre-ville, dénonçant la suppression illégale de 104 parcelles (600 000 m²) d'Espaces Boisés Classés sur la commune de Gradignan, dénonçant les faussetés du dossier, et demandant la mise en place d'une concertation vraie. Il n'y a pas eu de suite, ni de la mairie, ni de la métropole. Nous leur avons encore écrit le 28, avant-hier, pour confirmer notre demande; écrit pour la deuxième fois. Pourtant nous demandons une chose simple : pouvoir se mettre autour d'une table et discuter de trois petits points :
1 – quelle population supplémentaire ? Combien d'enfants scolarisés en plus ?
2 – quelle justification à la démolition de tous les équipements publics du centre-ville ?
3 – la restructuration proposée du centre commercial de Laurenzane est-elle techniquement réalisable ?
Mais les autorités ne répondent pas aux lettres des habitants.
La consultation
Elle se termine.
Relativement beaucoup d'avis ont été exprimés. Le dossier d'étude d'impact a été disséqué et tous nous avons relevé les inexactitudes, les omissions, les contre-vérités, les insuffisances, tous points sanctionables en justice.
Une synthèse des avis va être réalisée par la métropole.
Le préfet décidera (ou non) au vu du dossier, éventuellement modifié, ET de cette synthèse des avis.
Et maintenant ?
Nous demandons avec beaucoup d'entre vous la remise à plat du projet.
Mais déjà en septembre nous disions dans notre "cahier de souhaits et de doléances de Gradignanais" :
"L'usage des procédés de recours prévus par la loi n'est pour nous qu'une extrémité à laquelle nous espérons bien ne pas être contraints".
Nous espérons encore.
Philippe Riboulet
Président de l'association "Collectif pour une Rénovation Douce de Gradignan Notre Ville"
et de l'association "Gradignan Ville Verte".
Partager